Le problème avec les ultra-nationalistes jacobins (pléonasme), qu’ils soient de droite ou de gauche, ou du Grand Orient de France (Guaino, Mélenchon etc), c’est qu’ils tiennent un discours ici, et son exact contraire là-bas en fonction des lubies du chauvinisme panfrancophone. Curieusement, ils sont tous ultra-favorables à la coofficialité des langues régionales lorsqu’il s’agit de défendre les droits linguistiques spécifiques des minorités régionales francophones à l’étranger (dialectophones Québécois, patoisants Acadiens, Wallons, Romands, Valdotains etc) et ils y sont hyper-hostiles lorsqu’il s’agit de s’opposer à ceux des Bretons, des Corses, des Basques, des Occitans, des Catalans, des Flamands ou des Alsaciens-Mosellans. Ils soutiennent en choeur le séparatisme ethnolinguistique au Québec (« vive le Québec libre ! ») et même le rattachisme Wallon (« la Wallonie manque à la France ! ») tout en condamnant avec véhémence ce même séparatisme lorsqu’il est Catalan, Corse ou Breton etc. M. Mélenchon qui sur ce point défend surtout les valeurs nationalistes du Grand Orient de France auquel il appartient, s’oppose à la réunification de la Bretagne au nom de la lutte contre les communautarismes, tout en appelant de ses voeux le rattachement de la Wallonie à la France page 118 de son dernier livre intitulé « Qu’ils s’en aillent tous ! », au nom de ce qu’il ’oublie’ d’appeler le communautarisme panfrancophone et l’irrédentisme Grand-Gaulois. Cette duplicité idéologique a assez duré, une clarification s’impose. La France doit d’abord donner elle-même l’exemple du respect de la pluralité linguistique sur son propre sol avant de l’exiger du Canada, de la Belgique, de la Suisse et de l’Italie en faveur des minorités régionales francophones qui s’y trouvent. Il faut un minimum de cohérence et d’honnêteté intellectuelle ! Les relations internationales sont basées sur la réciprocité, sinon c’est du chauvinisme et de l’impérialisme panfrancophone...
N’est-il pas honteux qu’en plein 21ème siècle, au soi-disant « Pays des Droits de l’Homme », les locuteurs Bretons, Corses, Basques ou Alsaciens en soient toujours encore réduits à devoir batailler bec et ongles pour le respect de leurs droits linguistiques les plus fondamentaux !!! « Une langue que l’on n’enseigne pas est une langue que l’on tue, tuer une langue est un crime » releva fort justement l’historien Jullian. Comme pratiquement tous les Alsaciens, j’ai subi une scolarité complète sans jamais y avoir rencontré une seule fois notre propre langue ostracisée et pourchassée jusque dans les cours de récréation. De la Maternelle à l’Université, de la salle de lecture à la cour de récréation, les jeunes doivent baigner dans un univers exclusivement francophone destiné à les couper définitivement de leur propre langue maternelle. Imaginez s’il en était de même au Québec, en Wallonie ou en Romandie ! En France, défendre ses droits linguistiques les plus fondamentaux est considéré comme une magnifique vertu lorsqu’il s’agit des ’Acadiens’, des Québécois, des Wallons, des Romands ou des Valdotins, et comme un horrible vice lorsqu’il s’agit des des Bretons, des Corses, des Basques, des Catalans, des Occitans, des Flamands, ou des Alsaciens-Mosellans. Ainsi va la morale au pays de l’impérialisme panfrancophone érigé en religion d’état. Aujourd’hui, toutes les langues régionales de France sont menacées d’éradication pure et simple par l’assimilation scolaire obligatoire des enfants. Ce qui n’empêche nullement le pays des belles déclarations de donner des leçons de savoir-vivre au monde entier, notamment sur la manière dont les Canadiens anglophones ont impérativement à respecter et à officialiser le « droit inaliénable » des dialectophones Québécois, - et même des patoisants Acadiens ! -, à une « société distincte du reste du Canada anglophone », basée sur le particularisme régional de « l’exception culturelle francophone » ! Lorsque la France n’y attise pas carrément le séparatisme ethno-linguistique : « Vive le Québec libre ! » La France tient un discours ici, et son coutraire là-bas, en fonction des lubies de l’impérialisme pan-francophone.
« séparatistes habituels » Vous pensez à qui ? Aux sempiternels ’souverainistes’ Québécois ou aux ’rattachistes’ Wallons ? Si vous condamnez le séparatisme, il vous faut commencer par ceux-là, car il faudrait d’abord que les minorités régionales francophones donnent eux-mêmes l’exemple, avant de donner des leçons aux autres...
De plus, il me semble que vous confondez causes et conséquences... Ce n’est pas le respect des Droits de l’Homme linguistiques et culturels des minorités régionales qui est source de séparatisme, mais leur déni. La Suisse voisine par exemple n’a aucun problème de séparatisme... Tous les Suisses sont contents de l’être, car aucune des communautés de ce pays ne s’arroge arbitrairement le droit d’imposer l’hégémonie de sa langue et de sa culture aux autres. On peut très bien se sentir Suisse sans avoir à parler obligatoirement allemand...
Même les Québécois ont majoritairement voté en faveur du Canada au cours de deux référendums d’autodétermination. En aurait-il été de même si le Canada se comportait à l’encontre de ses minorités régionales francophones avec le même mépris et la même condescendance que la France vis à vis des Bretons, des Corses, des Basques ou des Alsaciens-Mosellans ? Les séparatistes Québécois n’ont même pas l’excuse d’une quelconque oppression linguistique ou culturelle, contrairement aux Bretons, aux Basques, aux Corses ou aux Alsaciens. Alors comment se fait-il qu’autant de jacobins français soutiennent là-bas leur séparatisme ethno-linguistique ? Les mêmes tartuffes qui vous expliquent que la France doit obligatoirement être « une et indivisible » (anti-fédéralisme) avec « une seule langue officielle », vous expliqueront benoîtement que le Canada lui doit être « deux et divisible » et comporter obligatoirement au moins deux langues officielles... Comme c’est curieux La France jacobine « une et indivisible » est de loin le pays occidental qui a le plus de mouvements séparatistes sur son sol, et pour cause !!! Ce sont les pays qui bafouent les droits de leurs minorités linguistiques régionales qui ont des problèmes de séparatisme et de lutte armée (France, Turquie etc), ou qui l’on fait dans un passé récent (Belgique, Espagne de Franco), pas les pays multilingues et respectueux de leur diversité...
« Quand on parlera chacun une langue différente et qu’on ne se comprendra plus, on pourra à nouveau se faire la guerre, comme au bon vieux temps. Beau progrès ».
Les suisses voisins parlent 4 langues différentes et ne se font pas la guerre. Par contre, si l’ethnie dominante en profitait pour imposer l’usage et l’hégémonie de sa langue à tout le monde, selon le contre-modèle jacobin français basé sur l’impérialisme pan-francophone, là ils se feraient effectivement la guerre !
Si je vous comprend bien, vous voulez supprimer les langues coupables d’être différentes de la vôtre, afin que dorénavant tout le monde parle la même langue, la vôtre ! Mais pourquoi ne commencez-vous par supprimer celle-ci ? Est-il bien utile d’embêter les Bretons, les Corses, les Basques ou les Alsaciens pour leur imposer à tout prix l’usage d’une langue parlée par moins de 2% des terriens ? Ne vaudrait-il pas mieux leur faire ingurgiter tout de suite l’anglais, le chinois, l’arabe, l’espagnol ou le portugais, plutôt que de leur imposer de passer par le détour inutile de la petite langue française ? Le Nigéria anglophone, à lui tout seul, a plus d’habitants que tous les pays francophones additionnés ! Si vous voulez supprimer des langues ’inutiles’ ou ’superflues’ , commencez donc par la vôtre ! Il faut toujours donner soi-même l’exemple ! Les dogmes jacobins que vous énoncez doivent être universels et s’appliquer à tous, y compris aux francophones, sinon c’est de la propagande de mauvaise foi. Ce qui est valable pour le basque, le corse, le breton ou l’alsacien, l’est aussi pour le français. « La France tu l’aimes ou tu la quittes » Un slogan du Front National ! Ce ne sont pas les Bretons, les Corses, les Basques ou les Alsaciens qui sont venus en France, mais la France qui s’est imposée chez eux par la force des armes (invasion par la terrible soldatesque de Louis XIV pour l’Alsace, et leurs innombrables exactions et atrocités). Il ne faudrait donc pas inverser les intrus.
Mme Bollmann s’en prend à nouveau aux minorités linguistiques régionales, ainsi qu’à la Charte Européenne des Langues Régionales. Mme Bollmann ne supporte pas que des non-francophones puissent eux-aussi avoir des droits fondamentaux et spécifiques, notamment linguistiques et culturels. Pour Mme Bollmann, ces droits linguistiques spécifiques doivent être strictement réservés ...aux minorités régionales francophones à l’étranger ! C’est pourquoi, dans ses diatribes contre les minorités régionales, Mme Bollmann ’oublie« systématiquement de condamner les »Volksgruppen« francophones à l’étranger, c’est à dire les dialectophones Québécois, les patoisants ’Acadiens’, les Wallons ou les Romands, qui tous prétendent avoir le droit de parler une autre langue que celle de l’ethnie dominante de leurs pays respectifs, dans la sphère publique comme dans la sphère privée, à l’école comme dans les média. La prétention des Québécois et des ’Acadiens’ à une, je cite : »société distincte du reste du Canada anglophone« (sic !!!), basée sur le particularisme régional de »l’exception culturelle francophone« , devrait pourtant faire frémir et bondir d’indignation Mme Bollmann ! Mais il n’en est rien, car les jacobins tiennent un discours en France, et son contraire à l’étranger, en fonction des lubies de l’impérialisme pan-francophone. Un discours totalitaire à l’encontre des Bretons, des Basques, des Corses, des Catalans, des Alsaciens-Mosellans, dont on va jusqu’à nier l’existence : - »la République est une et indivisible« ( - sinon quoi, la guillotine pour les récalcitrants fédéralistes ? -) - seul »le français est la langue de la République« ! et très curieusement, un discours émancipateur et libertaire en faveur des minorités régionales francophones à l’étranger, lorsque nos jacobins n’y attisent pas carrément le séparatisme ethnique ( »vive le Québec libre !« ; »la Wallonie manque à la France !« )... En parfaite tartufferie et en toute duplicité idéologique ! C’est ce que Mussolini appelait »l’égoïsme sacré de la Patrie« , à savoir tous les droits pour les miens et pour mes semblables à l’étranger, aucun droit par contre pour les minorités régionales sur mon propre sol, - minorités dont on va jusqu’à nier constitutionnellement l’existence ! -, si ce n’est le droit à l’assimilation linguistique forcée dès l’école maternelle : francophones du Val d’Aoste, Tyroliens du Sud annexés de force par l’Italie en 1919. Le jacobinisme est un fascisme, doublé d’une imposture idéologique : deux poids, deux mesures ! Si Mme Bollmann conteste les droits linguistiques et culturels spécifiques des minorités régionales allophones d’Europe et de France, qu’elle commence par s’en prendre aux minorités régionales francophones à l’étranger : Wallons, Romands, Valdotains, Québécois, ’Acadiens’ etc... De plus, Mme Bollmann semble oublier que le français est une »langue ethnique« comme toutes les autres langues, et non un volapuk surnaturel surgi de nulle part, et qui miraculeusement chrystaliserait sur lui toutes les vertus ’républicaines’... A entendre nos ultra-nationalistes jacobins (pléonasme), assimiler et acculturer les enfants Québécois et ’Acadiens’ à la langue dominante anglaise du Canada serait un crime qui relèverait de »l’impérialisme anglo-saxon« , tandis qu’assimiler et acculturer les enfants Bretons, Corses, Basques, Catalans ou Alsaciens-Mosellans à la langue dominante française relèverait de »l’intégration républicaine« voire du »rayonnement de la (pan)francophonie"... De qui se moque-t-on ? Quelle hypocrisie !