Plutôt que d’énumérer des avantages et inconvénients d’un choix nucléaire tel que celui fait en France par rapport au choix inverse tel que nos amis allemands par ex. l’ont fait, regardons les résultats objectivement :
- le kWh est deux fois plus cher en Allemagne qu’en France
- à cause des centrales au lignite, l’Allemagne rejette 10 fois plus de produits polluants dans l’atmosphère que notre pays
- l’Allemagne doit importer une partie de son électricité, notamment de la France, pour satisfaire à ses besoins en période de météo défavorable, et prévoit que ces importations seront encore plus importantes dans le futur
Ces arguments objectifs ne conduisent pas forcément à aimer le nucléaire, mais on ne peut les nier.
Vous n’êtes pas aussi « béotien » que vous le dites ! Votre raisonnement
tient la route, et pour répondre à votre demande, j’y apporterai
quelques compléments. Tout d’abord sous l’angle technique, le plus
important, car ce qui n’est pas faisable ne peut être évalué sous
l’angle économique ni aucun autre angle ! Le rapport de l’ADEME est
truffé de lacunes ou d’erreurs qui ont été dénoncées par des
scientifiques d’expérience : en voici le détail
http—difusons.fr-enr_100-analyse_rapport_ademe.pdf En bref,
l’équilibre du réseau n’est pas assuré, le système de stockage virtuel
envisagé a un rendement beaucoup trop optimiste, et les forts surcoûts
dus à la nécessité de renforcer le réseau électrique ne sont pas pris en
compte... Une paille. Voilà pour l’angle technique. Ajoutons
d’autres considérations moins cartésiennes mais importantes : les
auteurs du rapport s’appuient sur Negawatt pour postuler une forte
baisse de la consommation d’électricité d’ici 2050, alors que les
évolutions de la natalité, les transferts d’usage (véhicules électriques
remplaçant les véhicules thermiques notamment), et les progrès sociaux
font pencher au contraire vers une augmentation importante de cette
consommation. Et surtout : remplacer les centrales nucléaires qui ont
la particularité de produire beaucoup d’énergie à partir de quelques
usines occupant peu de foncier, par des dizaines de milliers d’éoliennes
notamment qui envahiraient nos paysages et génèreraient une nuisance
certaine, est peu crédible : pensez aux réactions des ZADistes pour le
seul petit barrage de Sivens ! En résumé : le choix d’un mix
énergétique optimal devrait être un problème d’abord technique
(qu’est-ce qui marche ?), puis économique (est-ce que le coût est
acceptable ?) enfin politique (l’indépendance énergétique est-elle
assurée, quid de l’impact sur l’environnement etc...) Depuis
Hollande, on a pris les choses dans l’ordre inverse : voilà pourquoi on
va dans le mur, sauf si un autre gouvernement revient à la bonne
logique. Cordialement
Assez de « french bashing » et même de « nuclear bashing » ! La méconnaissance du « dossier » EDF par l’auteur de cet article est abyssale, ce qui ne l’empêche pas de porter un jugement péremptoire et, pour obéir à la mode, de faire du « bashing » !! Sachez, monsieur que la situation d’EDF est quasi exclusivement liée à la volonté politique d’un gouvernement « pollué » par l’idéologie de son partenaire Vert, de mettre à genoux l’entreprise qui a construit un parc nucléaire. Les coups portés depuis 3 ans à cette industrie, dans un contexte pourtant de fragilité économique du pays, sont incroyables : - une loi dite de Transition Énergétique, qui est surtout conçue pour arrêter des centrales nucléaires et subventionner honteusement des énergies « renouvelables », qui ne consituent en aucun cas la solution au dérèglement climatique - des tarifs du kWh bloqués par Ségolène, qui n’en est pas à une mesure démagogique près, mais qui oblige EDF à vendre à perte - la taxe sur les renouvelables (CSPE) qui n’est pas entièrement remboursée à EDF, l’obligeant à enregistrer dans ses comptes 5 Ma€ de manière illégale (sur les provisions pour démantèlement !) - le rachat d’AREVA, dont la faillite est en partie due au manque de contrôle de son actionnaire public, qui est imposé à EDF - des propos sans cesses désobligeants vis à vis du parc nucléaire, pourtant décidé par l’Etat suite au choc pétrolier, qui est une réussite éclatante mais qui est un obstacle à l’alliance du PS avec les Verts Si EDF disparaît un jour, nous devrons payer notre électricité au prix du marché soit + 40% au dessus des tarifs, et peut-être + 100% comme en Allemagne si nous nous obstinons à vouloir développer des énergies solaire et éolienne intermittentes, en refusant de voir qu’elles ne conduisent qu’à une impasse. Et ceux qui auront pratiqué le « bashing » pour masquer leur ignorance s’en mordront les doigts... si les lecteurs ont encore un peu de mémoire.