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Svenn

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  • Svenn 23 août 2007 22:11

    La question de la vaccination est très complexe, je pense que ce débat ou d’autres l’ont bien mis en évidence. J’aurais pu me contenter de répondre Oui/Non aux question pour lesquelles j’avais quelque chose à dire mais je n’en voyais pas l’intérêt. Je suis donc allés dans les détails quand ça me semblait nécessaire et j’ai pris le temps d’expliquer quitte à paraitre un peu pompeux. Je préférais ça à un post superficiel ou le lecteur n’aurait pas compris mon message.

    Comprendre =/= adherer, note bien. Comme je l’ai souligné, je suis certes en grande partie d’accord avec le point de vue « classique » sur la question de la vaccination mais il y a d’autres points sur lesquels je me distance clairement tels que la vaccination trop précoce. J’admets tout a fait qu’il puisse y avoir d’autres opinions que la mienne. A partir du moment ou on explique en quoi on les trouve meilleures ;)



  • Svenn 23 août 2007 09:07

    Merci pour les insultes, pour les attaques ad hominem et merci pour cette réponse claire et mesurée. Bien sur, ça aurait été plus intéressant si il y avait eu un argument caché parmi cette trentaine de lignes mais on ne peut pas tout avoir.



  • Svenn 22 août 2007 23:41

    « Aucun cas avéré de rage humaine n’a pu être sauvé jusqu’à ce jour en suivant le protocole du Professeur L. Pasteur. »

    Comme chacun sait, la rage s’attrappe par morsure par un animal malade (chien, renard, chat ...). Après la morsure, le virus rejoint rapidement une terminaison nerveuse proche puisremonte jusqu’au cerveau à la vitesse de 0,5 cm par jour. Une fois au cerveau, l’infection est rapide et il semble que la barrière hémato-encéphalique soit rompue. Pour faire simple, le cerveau du malade se fait attaquer par son propre système immunitaire. C’est à ce moment que les symptomes apparaissent et il n’y a malheureusement plus rien à faire : il faudrait à la fois combattre le virus et le système immunitaire du malade.

    Quel est l’interet de la vaccination dans tout ca ? Comme je l’ai dit, le virus se déplace très lentement pour remonter au cerveau. En cas de morsure à la jambe, on arrive tout de suite à plusieurs mois d’incubation, ce qui est largement suffisant pour vacciner en urgence (il faut compter un mois pour former les défenses immunitaires) avant que le virus atteigne le cerveau.

    Ce qu’on peut dire, c’est que la transmission la plus classique (morsure à la jambe par un chien ou renard ou autre naimal du genre) déclenche la maladie (et donc la mort ...) chez 15% des personnes mordues non vaccinées. Une personne vaccinée par le protocole actuel (different de celui de Pasteur) ne développera jamais la maladie si la vaccination est démarrée dans les 4 jours suivant l’exposition au virus. Après, ça peut être trop tard si la blessure est mal placée (dans le cas d’une morsure au visage, c’est une urgence extrême et il faut utiliser des protocoles accélérés).



  • Svenn 22 août 2007 23:20

    2- Seule la variole a été totalement éradiquée par les vaccins, on peut espérer que la poliomyélite est la prochaine sur la liste. Aucune autre maladie ne semble éradiquable à court ou moyen terme. La variole et dans une moindre mesure la poliomyélite étaient des maladies relativement simples à éradiquer par rapport à d’autres comme la grippe (aviaire ou non). Ces deux maladies ne touchent que l’homme, il « suffit » donc de vacciner les 6 milliards d’humains pour se débarasser du virus. Par comparaison, la grippe touche quasiment tous les mammifères et oiseaux ce qui rend bien sur le problème tout de suite plus délicat. Deuxième avantage, la population virale est « homogène », c’est à dire qu’une seule souche vaccinale permet de protéger contre tous les virus de variole circulant dans la nature. Le vaccin anti-grippe contient en général 3 souches différentes, celles qui représentent la majorité des cas ou qui sont particulièrement dangereuses comme la grippe aviaire (il faudrait au moins une quinzaine de souches si on voulait se protéger d’absolument toutes les souches connues, sans compter toutes celles qu’on ne connait pas) La variole avait un autre avantage, c’est que le virus responsable évolue très lentement et il n’a pas réussi à muter assez vite pour résister au vaccin. Le vaccin anti-tuberculose (vaccin datant de 1922) arrive aujourd’hui en fin de vie parce qu’en 85 ans, la bactérie responsable a lentement évolué et le vacin de 1922 ne marche plus. Il faut en mettre au point un nouveau, adapté aux souches modernes. Ce vaccin aura probablement la même durée de vie et ainsi de suite. Les pires sont -encore une fois- les virus de la grippe qui évolue très vite au point que les virus de 2007 ne sont pas ceux de 2006, qui ne sont pas ceux de 2005, etc. Donc la protection ne marche qu’un an environ...

    3- Ca dépend. Il y a des vaccins qui servent surtout à se protéger soi-même (le tétanos !) et des vaccins qui servent surtout à protéger les autres (la variole typiquement avant son éradication). Seul le deuxième cas est réellement intéressant dans cette question.

    Pour commencer, qu’est ce qu’une épidémie ? On a initialement une personne qui va en contaminer en moyenne n autres, qui vont en contaminer a leur tour n chacunes etc... Avec n=5, ce qui est relativement classique, on aura 1 malade, puis 5, puis 25, puis 125, etc. si on ne fait rien pour bloquer l’épidémie. D’un point de vue de santé publique, l’intérêt de la vaccination est de réduire la valeur de ce nombre n. Si 60% de la population est protégée, n descend dans ce cas à 2, ce qui n’est pas suffisant (1 malade ---> 2 ---> 4 ---> ...). Au dela de 80% de protection, n devient inférieur à 1 donc un malade contaminera « en moyenne » moins d’un autre malade et l’épidémie s’arrête très rapidement.

    Revenons à la vaccination. Deux problèmes notamment vont se poser pour atteindre ce taux de protection permettant de bloquer toute épidémie. Le premier, c’est que certaines personnes ne peuvent pas être vaccinées pour des raisons médicales sérieuses (immuno-dépression, maladie auto-immune, ...). Le deuxième, c’est que l’efficacité d’un vaccin est rarement de 100% mais pourra être de 90 ou 95%.

    Il faut donc que malgré l’inefficacité partielle du vaccin ET malgré les personnes non vaccinables, on atteigne le niveau de protection nécessaire pour tuer dans l’oeuf toute épidémie. Dans ce cas, on ne peut pas vraiment accepter que des personnes refusent de se vacciner pour des raisons non médicales et mettent ainsi en péril l’ensemble de la population non protégée pour des BONNES raisons.

    4- Les maladies viennent et disparaissent naturellement. La grippe a entre 5000 et 10000 ans, le sida environ 50 ans. D’autres maladies sont en recul comme la peste (vaccin ou pas vaccin) pour diverses raisons. Dans le cas de la peste, cela est probablement du a la disparition progressive de son reservoir animal, une puce ayant élu domicile sur le rat noir (et non le rat norvégien qui l’a remplacé en Europe). Cependant, le temps de vie de ces maladies est long, on n’a pas forcément envie d’attendre 10000 ou 50000 ans que l’hépatite C disparaisse. Surtout que d’autres maladies apparaitront d’ici là.

    7- Le vaccin contre le tétanos est un des plus efficaces et les plus utiles. La bactérie responsable se trouve partout et une mauvaise blessure peut être contaminante chez une personne non vaccinée. Un malade ne peut pas contaminer une autre personne, on se vaccine pour soi-même et non pour protéger quelqu’un d’autre. Chez les non-vaccinés, on estime qu’il y a environ 1 cas pour 40000 personnes et par an, contre & cas pour 2 millions de personnes et par an chez les vaccinés. Etant donné qu’on se protège uniquement soi-même, on pourrait parfaitement imaginer que l’obligation soit levée moyennant une information claire et précise des risques. Pour la polio, la maladie a disparu en France hors cas éventuels d’importation, on peut donc se dire que ce n’est plus nécessaire. D’un autre côté, on est dans une politiaue d’éradication totale du virus, donc c’est dangereux de relacher l’effort trop tot. Une secte anti-vaccination aux Pays-Bas a été victime d’une épidémie en 1992. Et pire, des regions du Nigeria ont relancé une épidémie après avoir fait stoppé la vaccination. L’épidémie s’est rapidement propagé aux alentours, jusqu’en Indonésie via le pélerinage de la Mecque. L’OMS patine depuis quelques années à environ 1500 cas par an dans le monde, pour la plupart situés dans des régions où la vaccination n’est pas pratiquée sérieusement (Inde, Nigéria notamment). Il ne reste plus qu’à espérer que la maladie disparaisse rapidement pour de bon. La diphtérie a également disparu de France, donc on pourrait se poser la même question que pour la polio. Cependant, il y a depuis quelques années une épidémie assez forte en Russie et il est certainement préférable de maintenir la vaccination tant que cette menace est présente à nos portes. Dans ce cas, il s’agirait donc essentiellement d’une vaccination pour protéger son prochain, donc il semble normal que l’Etat décide pour tout le monde si on vaccine ou non.

    8- Chaque vaccin est différent. Certains présentent peu d’effets secondaires, d’autres peuvent être plus problématiques. Parmi les pires, il y avait le vaccin anti-variole (qui a été arrêté dès que la variole a disparu), le vaccin anti-rabique (qui n’est donc utilisé que dans des cas précis). Dans un autre registre, il y a un des vaccin anti-polios qui a été utilisé dans les campagnes de vaccinations massives dans le Tiers Monde. Ce vaccin à base de virus atténué n’est pas dangereux pour le vacciné mais celui-ci peut contaminer son entourage avec un virus réactivé (et pouvant causer la maladie) si celui ci n’est pas vacciné en même temps. La solution consiste à vacciner toutes les personnes d’un village un même jour (et bien sur, c’est dans ce cas obligatoire pour tout le monde !). A present qu’il ne reste plus que quelques foyers, peut-etre qu’ils utilisent « l’autre » vaccin, celui qu’on utilise en Europe mais qui est plus cher à fabriquer et qui donne une protection un peu plus faible (mais en contrepartie, il n’a pas les défauts de l’autre)

    10- Certains vaccins sont réellement utiles, d’autres sont plus discutables. dans la première catégorie, je mets la rougeole. Maladie qui n’a pas l’air bien méchante mais qui peut parfois avoir des complications très graves. Il ne faut pas oublier que dans les années 60, la rougeole tuait 6 millions de personnes par an dans le monde et était la pire des maladies infectieuses de ce point de vue. Aujourd’hui encore, c’est 350 000 morts pour 20 millions de malade. Même en France, la rougeole peut tuer. Dans cette catégorie, on peut également ranger les oreillons et la rubéole qui peuvent causer des problèmes de stérilité chez l’adulte. Cela dit, ces deux maladies étant graves surtout chez l’adulte, une vaccination à 12 ans serait surement plus adaptée qu’une vaccination pendant l’enfance : attrapper la maladie confère une meilleure protection que la vaccination. Dans la catégorie des vaccinations à intérêt douteux chez l’enfant, je rangerai la varicelle. Sauf si on fait l’erreur de donner de l’aspirine à un enfant malade de la varicelle, les complications sont rares et traitables. Par contre, c’est le même problème que la rubéole pour la femme enceinte...

    13- Refuser de se protéger soi-même, c’est un problème personnel. Refuser de protéger les autres, c’est autrement plus grave. Si on met de côté le cas très particulier du tétanos, on ne peut envisager la vaccination sur le seul plan personnel. Revenons au cas de la variole et de son vaccin aux fréquents effets secondaires. Une personne isolée a intérêt à ne pas se vacciner : elle n’aura pas les effets secondaires du vaccin et elle n’attrapera pas la maladie (vu qu’elle est protége par les gens vaccinés). Mais si tout le monde suivait se raisonnement, la variole n’aurait pas disparu. C’est donc logiquement à l’Etat voire à l’OMS de décider quand l’intérêt public et l’intérêt personnel sont contradictoires. Et si la vaccination est obligatoire, l’Etat doit logiquement se donner les moyens de la faire respecter.

    Le problème de la vaccination est d’une certaine façon le même problème que le préservatif, il sert autant à se protéger soi qu’à protéger son partenaire du sida et autres MST. Si tout le monde utilisait un préservatif lors des rapports « à risque », le sida serait sans doute bien moins répandu qu’il ne l’est actuellement (il ne resterait plus que la transmission par le sang )

    15- Si épidémie de grippe aviaire il y a, l’Etat prendra très certainement des mesures très strictes de ce point de vue. La grippe a beaucoup de défauts d’un point de vue épidémiologique mais elle a au moins un avantage : c’est très facile et rapide de mettre au point un vaccin et de le produire en masse. Avec une politique stricte et réactive, il devrait y avoir le temps de vacciner tout le monde avant que les problèmes ne deviennent sérieux. Par contre , l’efficacité des vaccins anti-grippe n’est pas très élevée en général, donc il faudra certainement que l’Etat soit inflexible sur la vaccination pour limiter au maximum la propagation.

    16- En présence d’un même virus, deux personnes pourront réagir différemment. L’une tombera sérieusement malade tandis que l’autre ne se rendra même pas compte qu’elle a été en contact avec l’agent pathogène. Il est évident que le terrain joue un rôle, ça a été montré très clairement pour le sida notamment. Mais quelque soit le role du terrain, on en revient toujours au même point : pour tomber malade d’une maladie infectieuse, il faut un contact avec un agent infectieux. Et globalement, c’est beaucoup plus simple techniquement de traiter le problème du point de vue du microbe que du point de vue de la personne. Bien sur, le traitement des symptomes pourra etre personnalisé. Mais pour ce qui est de l’élimination de l’agent (ou sa prévention), on n’a quasiment jamais les moyens de personnaliser.

    Pour conclure, je reviens au 1
    - Chaque vaccin est un cas particulier pour de multiples raisons comme nous sommes plusieurs à l’avoir expliqué jusque là. Il faut envisager chaque vaccin à la fois du point de vue individuel et du point de vue collectif. Du point de vue individuel, il faut considérer la gravité de la maladie, les risques de complications y compris chez les futurs enfants, les effets secondaires possibles, les contre-indications possibles, la probabilité d’attraper la maladie en fonction de son mode de vie .... Du point de vue collectif, il faut savoir si la maladie est susceptible de provoquer des poussées épidémiques, dans ce cas il faut savoir combien de personnes peuvent être infectées/tuées avec ou sans vaccination, il faut connaitre le taux de vaccination minimal à atteindre pour bloquer toute épidémie .... Et à la fin, on a une multitude de facteurs parfois contradictoires entre eux. Et encore pire, ce qui est valable à un moment ne l’ai plus forcément le moment d’après : se vacciner contre la tuberculose il y a 20 ans était utile, ça ne sert quasiment plus à rien aujourd’hui. Se vacciner contre la grippe aviaire est inutile aujourd’hui, ce sera peut-être vital dans cinq ou dix ans.

    - Quand il y a contradiction majeure entre l’intérêt individuel et l’intérêt collectif, il est normal que l’Etat impose sa décision en fonction de la situation dans ce pays. La vaccination contre la rougeole est très utile en France mais pas vitale. Dans certains pays d’Afrique, c’est certainement absolument indispensable pour les enfants. Il reste par contre des cas tangeants comme la diphterie, ou l’obligation peut se discuter. Il n’est pas surprenant que dans ce cas, des pays différents aboutissent à des conclusions différentes. Mais à partir du moment où l’Etat décrète l’obligation, c’est que l’intérêt collectif prime sur l’intérêt individuel et il n’est plus question de tergiverser. C’est comme les impots, on prefererait individuellement ne rien payer, mais collectivement c’est indispensable.

    - Pour ce qui est de Pasteur, la vaccination a ses débuts a connu beaucoup de difficultés. Il y avait toute une série de problèmes à résoudre et à une époque où on était beaucoup moins regardant sur la sécurité des traitements, ça s’est traduit par un nombre assez importants de cas graves et notamment des décès. De la même façon, les débuts de la transfusion n’ont pas été très brillants...

    Bonne lecture et désolé pour la longueur. J’espère que j’ai été suffisamment clair ...

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