« C’est amusant cette guerre de spécialiste, j’espère que ce n’est pas réel... chacun dans son coin protégeant son domaine ? »
Nan. Mais tu me permettras neanmoins de penser que des virologues sont mieux placés que des mathématiciens pour parler de virus. Tu me permettras egalement de m’énerver quand je lis ses propos comme quoi le NIH ou le CDC disent des conneries étant donné que ce sont des organismes publics.
« Par exemple sur l’effet désastreux de l’AZT qui à l’époque de la monothérapie a été un peu l’équivalent des saignées de l’époque de Molière. »
C’est certain que l’AZT est une cochonnerie mais à l’époque où c’était le seul traitement, il fallait bien faire avec. Si l’AZT était la panacée, la recherche sur le sida aurait sans doute été arrêtée en 1990.
« Plus je me dis que les chercheurs voulant rééxaminer les hypothèse sur le SIDA ont raison de le faire et qu’il faudrait s’intéresser plus à eux. »
Je ne rentre pas dans les details, sinon on est parti pour 10 ans de debat.
Non on ne sait pas tous sur le sida ou le HIV, il n’y a aucune maladie sur laquelle « on sait tout ». Il y a certaines choses qu’on sait de facon sure (le sida est provoque par le hiv, le hiv infecte les LT4 en utilisant les recepteurs CD4 et CXCR4 ou CCR5, etc...). Il y a des points sur lesquels on ne sait rien ou pas grand chose (pourquoi les LT4 « disparaissent » lors de l’infection, etc...) et des points sur lesquels on a des connaissances partielles (pourquoi certaines personnes sont naturellement resistantes, ...).
Il est aujourd’hui relativement facile de déterminer quel est l’agent pathogène responsable d’une nouvelle maladie. L’agent responsable du sras a été identifié en quelques semaines après l’émergence de la maladie en Asie, les agents responsables des « fièvres tropicales » en Afrique sont en général identifiés en quelques mois. Et meme un agent pathogène totalement hors norme comme le prion a été découvert en quelques années alors qu’on n’avait absolument pas à l’époque les outils appropriés pour identifier un tel agent pathogène.
Donc vous pensez bien que si des milliers de chercheurs travaillaient sur le « mauvais » virus, ils auraient peut-etre fini par s’en rendre compte. Je sais bien qu’un chercheur c’est stupide, mais au bout de 24 ans ils auraient peut-être fini par s’apercevoir du problème.
« Une étude a montré que des souris peuvent produire les antigènes GP120 et P24 créés lors d’une infection au VIH, bien qu’elles n’aient pas été exposées au VIH. Le VIH n’est donc pas une condition nécessaire pour être détecté séropositif. »
Genial, ils ont demontre que le test Elisa chez des souris au systeme immunitaire completement detraque pouvait faire des faux positifs. Aucun interet donc, on sait tres bien que les elisa peuvent faire des faux positifs et ce n’est pas pour rien que le diagnostic de la seropositivite au hiv necesssite un WB.
L’autre article, il faut que je trouve un acces et je te dis ce que j’en pense ensuite.
Je n’exclus evidemment pas les chimistes du chapitre qui sont evidemment indispensables pour tout ce qui est mise au point de medicament anti-sida. Mais je sais egalement ou est la place de chacun : s’il s’agit de determiner quel agent pathogene est responsable de telle maladie ou s’il s’agit de commenter les resultats d’un WB, c’est bien evidemment a un biologiste qu’il faut s’adresser.
« De toute manière, l’avenir de la biologie est dans l’étude fine de toutes les réactions chimiques qui se passent dans la cellule, et non dans une étude trop globalisante (et donc fortement susceptible de perte d’informations) telle la virologie. »
Oui et non. Oui car la vie, c’est de la chimie, oui car tout processus biologique peut etre ramene in fine a des causses moleculaires. Mais non car en 2007, nous n’avons pas les moyens technologiques pour etudier une maladie par le « tout chimie » et ce ne sera toujours pas le cas dans 20 ans. On ne va pas attendre 50 ou 100 ans que les outils informatiques deviennent suffisament puisssants pour etudier le hiv. On ne sait pas a l’heure actuelle calculer ab initio la structure d’une proteine (cf les projets comme Rosetta, il y a encore beaucoup de boulot avant d’en sortir quelque chose d’exploitable), donc je ne parle meme pas de comprendre in silico comment fonctionne un virus ou une cellule et encore moins un organisme. L’etude d’une maladie a l’heure actuelle doit se faire simultanement a plusieurs niveaux, du niveau moleculaire au niveau cellulaire et au niveau de l’organisme tout entier.