Je voudrais aussi préciser que dans nos sociétés, et en Italie en particulier, les diverses catégories – politicien, administrateur, expert, scientifique – sont loin d’être aussi tranchées et indépendantes qu’on voudrait le prétendre. Les amalgames se vérifient tant au niveau de la porte tambour qu’à celui des coteries (ou de la Caste, comme on dit en Italie). A preuve le scandale bien berlusconien (une histoire de filles) qui a impliqué le chef de la protection civile pas longtemps après le tremblement de terre. En d’autres mots, dans les sociétés modernes, les politiciens-administrateurs-experts-scientifiques sont bien plus occupés par leur pognon, leurs bakchichs, leurs avantages, leurs partouzes, leurs magouillages et ceux de leurs petits copains, que par une gestion responsable de l’emploi qui leur a été confié (ou qu’ils se sont arrogé).
Pour en revenir au cas précis de L’Aquila, ce que je n’ai vu mentionner nulle part – et c’est excusable, puisque même à l’époque seules des voix alternatives s’étaient élevées pour le en parler – c’est qu’un géologue dont le nom m’échappe à l’instant avait mis au point un procédé beaucoup plus affiné pour détecter les signes avant-coureurs de séisme. Et, de fait, il prédisait le tremblement de terre des Abruzzes alors que les autorités s’en foutaient éperdument. Mais il ne faisait pas partie de la coterie. lui. Si je me souviens bien, à l’époque il avait même reçu des menaces.
Dans un tel contexte, moi aussi je serais curieux de savoir comment les juges justifient la sentence.
Très en vitesse... : « la Sicile est au bord du défaut de paiement [...], minée par une dette
incontrôlable ». Oui, mais c’est celle de l’état italien. Ce que peu de gens savent, même en Italie, c’est que l’état doit des milliards à la Sicile, tout comme à des milliers de ses fournisseurs (plus de 70 milliards, lisais-je ce midi) et à des dizaines, sinon des centaines de milliers de contribuables italiens. Délais des payements de l’administration publique : entre 180 et 1670 jours (oui, millesixcentsoixantedix). Inutile de parler des faillites, tant personnelles que de petites entreprises, des suicides, etc. pendant que tout ce monde attend ses sous.