« Le muezzin n’inspire que la haine de la liberté.. »
Par votre effet de style à la fin de votre commentaire, vous entretenez subtilement la confusion générale entre l’islam, religion et l’islamisme, mouvement politique dans la description apocalyptique huntingtonienne.
Si vous faisiez le parallèle avec des mouvements politiques européens s’étant réclamé du catholicisme comme le franquisme pour l’Espagne, le rexisme (du lat. Christus Rex) ou de l’idéologie du régime de Vichy, oseriez-vous les confondre avec l’Eglise Catholique ou même avec la doctrine chrétienne ?
D’autre part, l’islam, pour les Sunnites (majoritaires), n’a pas d’unité et ne possède de structure cléricale. Il a existé, de Mahomet jusqu’au dernier sultan de Turquie, une institution, le califat qui a totalement disparue de nos jours et ne pourra plus jamais être réactivée.
Chaque Calife nommant son successeur, la chaîne depuis 1923 a été définitivement rompue lors de l’avènement de la république de Turquie qui en décreta l’abolition.
De plus, l’histoire a montré que cette institution a toujours connu des crises de légitimité, la plus importante ayant vu la fracture entre Sunnites, Chiites et Kharijites. En lien avec le sujet de cet article, seul le Calife pouvait mobiliser au nom du djihad et, lorsque, pour prendre un exemple récent, le sultan ottoman tenta de soulever les Musulmans du monde contre Anglais et Français lors de la première guerre mondiale, son appel ne fut pas suivi, les Saoudiens plaçant leurs aspirations nationalistes de l’époque avant l’injonction religieuse.
Dans vos propos apparaît comme une unité du monde musulman contre une autre unité que constituerait le monde occidental chrétien. Dans la réalité, il n’en est rien.
L’arrière plan de l’islamisme actuel est majoritairement constitué par un mouvement sectaire, le wahabisme originaire d’Arabie Saoudite, mais qui possède comme avantage pour exporter ses idées de disposer de la manne pétrolière mais aussi du soutien des Etats Unis (sauf, depuis peu, pour la mouvance groupée autour de Ben Laden).
Pour ce qui concerne votre image de la fin, le muezzin n’a pour fonction que l’appel à la prière et ne récite qu’un texte figé par la tradition. Son rôle se rapproche de celui des cloches sonnant la messe. L’agitation politique dans une mosquée ne peut s’effectuer que dans le cadre du prêche du vendredi.
gAZi bORAt