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Commentaire de Jacques FROT

sur L'ère technologique à l'épreuve du dogme : une société vulnérable


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Jacques FROT 19 mai 2007 18:19

Je suis d’accord avec l’essentiel de ce qu’écrit ici André PELLEN. J’aimerais ajouter ceci : Nicolas SARKOZY est, depuis plus d’un quart de siècle, la première personnalité politique française et européenne du plus haut rang a dire clairement qu’il veut le maintien du nucléaire français. Plusieurs considérations, au premier rang desquelles le coût du kWh, la menace climatique et la menace de pénurie de gaz et de pétrole, militent en faveur, non seulement d’un maintien, mais d’un développement de la capacité nucléaire européenne, l’Europe étant menacée aujourd’hui d’un déficit de production électrique et des dangers liés à l’usage d’outils de production inadaptés tels que éoliennes,centrales à gaz et, pire encore, centrales à charbon. Certes la France n’est pas, en Europe, la plus mal placée en termes de puissance électrique installée : de ce fait les menaces de black out qu’elle connaît lui viennent de l’étranger. Et pourtant, si la France, comme en 1974, se lançait dans un nouvel et grand programme de constructions de réacteurs nucléaires(EPR évidemment)elle montrerait à l’Europe et au monde le chemin à suivre comme elle le fit sous MM POMPIDOU et MESSMER. Elle y trouverait un regain de prestige. Ses finances le permettraient-elles ? Elles sont certes moins brillantes qu’en 1974 : la dette est lourde. Cependant, il faut savoir que le programme nucléaire français, conduit avec succès de 1974 à 2000 (1/4 de siècle donc)et envié dans le monde, a coûté chaque année à notre pays 0,4 % de son PIB. Il n’y a pas de faute de frappe : c’est bien zéro virgule quatre pour cent. Ce chiffre inclut l’ensemble des coûts depuis l’exploration uranifère jusqu’au traitement des combustibles irradiés, en passant par l’enrichissement, la fabrication des combustibles et la construction des réacteurs.

Plus de 1/4 de siècle après le lancement du programme nucléaire Pompidou Messmer ce ne serait plus 0,4% du PIB annuel que coûterait chaque année un tel programme mais moins car le PIB de la France a considérablement augmenté depuis 1974. La dette de la France est aujourd’hui 66% de son PIB annuel. Le coût d’un nouveau programme nucléaire est à l’évidence supportable. Et cela reste, pour l’Europe comme pour la France,la solution énergétique la moins coûteuse. La menace climatique la rend incontournable.

Aujourd’hui, la France emprunte pour payer des dépenses superflues qui ne rapportent rien et sont même génératrices de dépenses additionnelles : l’électricté éolienne en est un exemple dramatique et stupide. Un nouveau programme nucléaire sera, au contraire, un investissement productif qui intéressera plus les banquiers. Nul doute que d’autres pays européens soient intéressés à participer à un tel programme et ensuite à utiliser ou acheter une partie de l’électricité nucléaire produite....comme le font déjà certains de nos voisins qui se disent contre l’énergie nucléaire !

Nicolas SARKOZY voudra-t-il et pourra-t-il lancer un tel programme ? C’est ce que je souhaite à mon pays et à l’Europe.

Jacques FROT Ingénieur pétrolier Ancien Directeur dans le Groupe pétrolier Mobil Oil


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