Après quelques jours de flottement, sans doute un peu sonné par ces nombreuses défections, François Bayrou a remis sur les rail un mouvement qui tranche dans le paysage politique français.
Première constatation : Bayrou a rempli le Zenith. A voir les images, ce sont donc sans doute plus de 7000 personnes (6400 places assises et un terre-plein central plein de sympathisans debouts), dont une grande majorité de jeunes, qui étaient présent hier soir à ce meeting. Après ce succès inattendu rencontré par les pre-inscription au MoDem, cela suggère que la demande sociale pour un nouveau parti demeure, qu’une partie au moins de ses électeurs lui demeure fidèle.
Seconde constatation : il va y avoir du travail ! Non seulement beaucoup de cadres sont partis, mais ces nouveaux venus sont exigeants. Si la méthode participative (j’emploi ce terme à dessein) proposée dans la construction de ce nouveau mouvement est ceryainement celle qu’attendait ses militants, se profile le risque d’une belle discussion stérile menant à un clone des Verts, parti ingérable et inefficace... Bayrou et ses proches devront être pédagogues dans leur ambition.
Troisième constatation : le discours de Bayrou est toujours le même. En cela, il a certainement rassuré ses sympathisans. Il y a une constance dans l’idéal porté par le leader du MoDem qui séduit, qui tranche avec les comportements politiques traditionnels. Les critiques portées contre l’action du gouvermnement étaient plutôt modérées mais argumentées, la vision d’avenir claire.
Le défi que propose François Bayrou est considérable. C’est une rénovation profonde de la politique, une vision différente de la société qui sont proposées. Pour le relever, il compte sur une nouvelle génération de militants, avide de débat, d’échanges, d’idéal. Pratiquement, cela ne se fera pas sans cafouillages, mais le potentiel est immense si cette énergie est canalisée.
J’ai aussi noté l’intention de François Bayrou d’enclencher un véritable débat de fond sur la société, en associant intellectuels, philosophes, économistes, sociologues... C’est peut-être grâce à cette initiative qu’un véritable fond idéologique pourra se construire et constituer la glue nécessaire pour rassembler des électeurs et sympathisans encore disparates.
François Bayrou et le MoDem se projettent dans l’avenir. Débarassés des contingences du pouvoir oude l’opposition systématique, ils sont sans doute les seuls à pouvoir le faire. Quand on constate la rapidité de l’évolution de notre monde, on peut se dire que ce travail ne sera sans doute pas inutile.