@l’auteur :
Je pense que la faillite qualitative du système éducatif/universitaire est consommée et irréversible.On peut certes le regretter, mais je pense que le seul salut (et peut étre la future « aristocratie » du savoir, ou plutot de la culture, car c’est différent)viendra de la « reconversion » ou de la mue des individus au long de leur vie.
Je ne sais plus qui disait « on n’est pas responsable de sa naissance, mais passé 50 ans, on est responsable de ce que l’on est devenu ».
Je ne crois plus depuis longtemps à l’homme en général, mais à certains individus qui « persévèrent dans leur étre ».
J’en ai connu. Des flics qui citent Spinoza, un medecin légiste incolable sur « le Voyage » ou « d’un chateau l’autre ».
A une époque, on organisait avec une copine des « diners littéraires », qui ne se résumaient pas aux ex. khagneux ou Normaliens que nous étions. Il fallait avoir lu un livre donné pour participer, et en parler.Je me souviens toujours d’une séance sur le nouveau roman, où il fallait avoir lu « la jalousie » de Robbe-Grillet. Il y avait là un veilleur de nuit, ex. chauffeur -livreur.Ca le faisait un peu ch..., alors je lui ai conseillé la lecture de JP. Manchette, le « pape » du néo-polar français, reprenant la structure du nouveau roman (constructions en abymes, etc).
Deux ans plus tard, il écrivait une thèse sur Manchette. Je crois qu’il est toujours veilleur de nuit...
A l’inverse, des gens intelligents et favorisés ne font pas cet effort « musculaire » de ce territoire du cerveau. Ils feront maths/ Sup /Spé, pour devenir pilote de ligne, bronzer dans les piscines des escales à Tahité avec des hotesses accortes.
Parce que c’est la « tendance lourde » , comme on dit aujourd’hui : fric, donc sciences/ math.
Le problème ne commence que lorsqu’on veut nous faire croire ( c’est le cas depuis 20 ans)qu’il s’agit là de l’aristocratie du savoir.
Le problème perdure quand ces gens (professeurs en médecine, polytechniciens)ne font pas l’effort, plus tard dans leur vie, quand leur compte est suffisament et légitimement rempli, de lire Merleau-Ponty...