Exprimé avec simplicité, c’est un des problèmes de fond de notre société, que l’on considère la politique comme un truc incompréhensible qui se déroule quelque part ailleurs, ou une centralité qui agit sur nos vies à chaque instant.
Le PS détruit lentement et obstinément l’idée qu’il puisse y avoir opposition au libéralisme économique et politique. L’idée qu’il puisse y avoir opposition radicale. L’idée qu’il puisse y avoir un autre type de société. L’idée que « la rue » puisse jouer un rôle, le rôle majeur dans les transformations qui se font. L’idée que la représentation nationale est faite de personnes au service du peuple.
Cela a commencé avec l’amnistie. Le PS n’aurait jamais dû accepter cette idée, la cautionner et la mettre en application, en toute connivence avec la droite.
Plus qu’une erreur, ce fut une faute. Les PS auraient dû accepter et payer, comme Emmanuelli.
Ensuite, ils n’ont jamais reconnu avoir participé à l’industrielle extortion de fonds organisée, auprès des entreprises peu farouches, par le fan de Sumo.
Initialement, ils ont acceptés d’être des représentants du Peuple et de la République qui s’exonéraient de la Justice de cette même République, de la morale nécessaire, comme de la remise de comptes qu’on doit fondamentalement et a minima attendre de Représentants qui sont avant tout et seulement des Représentants du Peuple.
De la même façon, refuser de reconnaître qu’on a accepté la corruption, touché à cette corruption et enrichi son parti, et sans doute soi-même pour certains, c’est divorcer une deuxième fois du Peuple, de la Justice, de l’éthique, non écrite mais que tout le monde connaît, de la Représentation.
On pourrai ensuite comptabiliser les errements suivants. Détailler les renoncements politiques, les petitesses carriéristes, les mensonges, les connivences médiatiques, les accointances plus ou moins médiatiques avec l’univers mental et matériel de la Droite.
D’autres le font et le feront, ne serait-ce que les petits maîtres aujourd’hui en cour, personnages du film Ridicule qui s’ignorent. Ils sont paraît-il journalistes, donneur de leçons appointés, dépeceurs appliqués. Ils oeuvrent sur AV et sur les radios, de ce de là. On peut leur laisser cette tâche en forme de commentaire malsain.
Car à quoi bon ?..
Le mal principal vient des origines, de ces deux fautes originelles. C’est pas juqu’en 2002 seulement que le PS doit rembobiner le film mais jusqu’a ces renoncements fondateurs.
Ensuite, on pourra dérouler de nouveau le mauvais film, puis prendre une autre bobine, celle du divorce idéologique, depuis quinze ans, entre les élites au mode de vie « de droite » et leur Peuple.
Divorce qui génère une pensée de droite, des textes de droite, des Congrés de droite et une pratique politique à la Jospin, ou une oppositon à la Ayrault, Hollande, Dray, Cambadélis, Mellick, Désir, et autres faciles en transat.
Aujourdh’ui nous sommes au fond du trou. Le monde semble s’être éloigné et ses contours sont obscurcis. C’est un grand malheur que nous ressentons, à gauche, et une grande colère ne cesse pas de nous travailler.
Alors, voir Royal penser à 2012 comme si de rien, et Hollande songer au transat de président de l’Assemblée, comme si de rien, je me dis que ce n’est plus supportable et que je préfère que ces gens-là s’en aillent, chez la droite de Bayrou ou en Mongolie extérieure.