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Accueil du site > Tribune Libre > PS : faut-il pleurer ? faut-il en rire ?

PS : faut-il pleurer ? faut-il en rire ?

La crise du PS est loin d’être une petite comédie de personnes accentuée par le résidu d’une pensée ringarde. Elle engage une part de la culture française, de son histoire, de sa vision du monde. Elle sépare ceux qui s’en détachent de ceux qui - heureusement - n’y parviennent pas encore.

Dans le film "We feed the World" (Le Marché de la faim) réalisé par Erwin Wagenhofer, le PDG de Nestlé exprime clairement la philosophie de son entreprise, dont le cynisme économique est des plus exemplaires. On est en 2005. Et ce monsieur, qui considère que l’eau est à vendre et que celui qui a soif, en Europe ou en Ethiopie, doit payer, nous explique qu’imposer les 35 heures est un acte extrémiste et que la bonne recette c’est "travailler plus pour gagner plus". Lorsqu’il dit cela, bien évidemment, les spectateurs français rient : le PDG de Nestlé vient de rendre fort suspect et bien vieillot le programme flambant neuf de notre Président Nicolas Sarkozy. Il vient aussi et surtout de nous rappeler qu’il est souhaitable pour Nestlé, comme pour les autres, de nous faire "travailler plus pour réfléchir moins".

Il en va de la droite comme de la gauche. Quand il n’y a plus d’alternative pour transformer ce monde qui ne va pas très bien (c’est le moins qu’on puisse dire), quand les transformateurs critiques de la gauche sont à plat, alors la droite se décomplexe, se libère et exprime simplement son idée des choses, c’est-à-dire que le monde va assez bien et qu’il faut encore le pousser un peu plus dans le sens naturel vers lequel il va tout droit, tout seul et pas si mal. On a alors la droite qui ricane. Qui donne des leçons. Qui a soudain "un programme" (chargé de remèdes qui ont mauvais goût). Elle se sent la liberté de dire que le système dans lequel on vit est le seul. La seule voie, la seule liberté, la seule démocratie, le seul bien. Notre bon petit système à nous.

A-t-elle beaucoup réfléchi pour en arriver là ? Je ne le crois pas. Je crois, comme le soutenait hier avec une lucidité tardive Jean-Michel Aphatie, que la droite pavane lorsque que la gauche échoue. Car c’est un fait que celui qui ne veut pas changer le fond des choses, qui veut uniquement débloquer le monde dans le sens de mieux le dérouler tel qu’il est, a la tâche plus aisée, l’avantage sur celui qui, constatant que des choses profondes posent problème et font mal, s’engage dans le difficile chemin de trouver une solution.

Alors faut-il rire du PS ? Faut-il s’associer à ce cœur de platitudes des bouts de lèvres triomphantes. Ah ! quand la gauche se modernisera ! Ah ! quand elle deviendra vraiment sociale-démocrate ! Ah ! comme il nous faut une opposition rénovée, comme font les autres ! Derrière ce théâtre hypocrite se cache le désir de voir enfin le pays (et les pays) débarrassé de cette idée incongrue qui consiste à rechercher sans cesse les fondements d’un monde meilleur. Il faut cesser, disent les sirènes, de se tourner là où il ne faut pas.

C’est dans ce cadre qu’il faut voir la crise du PS. Faut-il pleurer ? Faut-il en rire ? Il faut d’abord comprendre son ampleur quasi philosophique. L’enjeu au PS est aujourd’hui de taille même s’il se manifeste de manière souvent infantile. Cet enjeu est le suivant : faut-il accepter fondamentalement le monde tel qu’il est et chercher simplement à le réformer, à le colmater, à le gérer ? Ou au contraire faut-il considérer que son fondement est défaillant et à la base de sa dérive ?

Cette alternative, la droite l’a tranchée depuis toujours : le système est bon, à nous de le développer, de le déployer, de le libérer. Mais la gauche a une autre âme, ni meilleure ni pire, simplement différente, qui consiste à ne pas se satisfaire, à se révolter. En tout cas, elle l’avait. Tout semblait indiquer néanmoins, lors de l’Union de la gauche puis du jospinisme gestionnaire, que l’affaire était close, que le PC étant faible, le PS deviendrait un parti social-démocrate bourgeois comme on en voit tant, et qui fonctionnent bien. Le PC est quasi mort, l’extrême gauche minimalisée, l’altermondialisme en panne, les Verts effacés, et le PS ne vire toujours pas, franchement, sa veste. Il y tient encore un peu à ses pauvres, à ses ouvriers, à son passé lointain.

Cette énigme a une raison puissante. L’absence en France d’une vraie gauche radicale moderne et alternative (ce n’est pas tout à fait le cas par exemple en Allemagne où les Verts jouent ce rôle, ni en Espagne avec les régionalismes ni...) crée la panique au PS. Une panique morale, intérieure. Si le PS se social-démocratise à fond, l’idée même d’un changement profond du monde serait menacée de disparition. Si d’autres entretenaient cette idée, il serait plus facile pour des gens honnêtes d’abandonner une flamme, de s’éteindre au pouvoir, de se kouchneriser. C’est bête : la France a ça dans le sang, dans son histoire. Cette idée d’un monde à changer a fait sa culture et son rayonnement.

On peut toujours se moquer de la débâcle ruminée des communistes, de la comédie permanente des socialistes, de la mécanique autiste de l’extrême gauche, de la naïveté suicidaire des vrais Verts. Ce qui est en ruine, c’est une autre idée du monde. Et dans un pays riche en pauvres comme le nôtre, c’est une mauvaise nouvelle pour la pensée.


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43 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 15 juin 2007 11:09

    on pourra toujours se faire une comédie à l’eau de roses cette été , la guerre des Rose n°2 , avec Flamby et Nunuche , et pour remplacer avantageusement Dany de Vito , andré laignel s’impose ..... smiley


    • snoopy86 15 juin 2007 11:53

      Bonjour et Bien vu Matou

      Laignel c’est bien celui qu’on appelait le joxe-terrier ?

      Et qui déclarait « vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires »


    • LE CHAT LE CHAT 15 juin 2007 12:10

      @snoopy

      salut , j’ai un autre film , le NON de la rose , le PS ne manque pas de gens pour dire des connery et pour le rôle d’empoisoneur ,on mettra le frère Fafa smiley


    • tvargentine.com lerma 15 juin 2007 11:36

      Il convient tout simplement de réinventer le militantisme dans sa conception d’un parti,car bien souvent les idées exprimées ne sont jamais misent en application à l’exception du corporatisme des fonctionnaires,qui constituent un corp compacte pour le PS et qui considère que c’est la base même de l’existance de ce parti.

      Seulement,la société a changé et la sociologie aussi ,mais le PS est resté figé sur une base conservatrice et je le pense,profondemenent réactionnaire ,car cette base ne pense qu’à défendre uniquement ses intêrets personnelles aux détriments des travailleurs du privée,qui se doivent,ainsi que les entreprises,des charges qui incombes uniquement aux fonctionnaires qui devraient avoir des charges sociales identiques aux salariés du privée et avoir un alignement des cotisations de retraite

      Pourquoi attendre,alors que cette fracture sociale produit des travailleurs pauvres et des privilégiés

      Voila,pourquoi,la meilleure façon d’obtenir une restructuration profonde du PS,c’est de ne pas aller voter pour eux au 2eme tour.

      Les responsables du PS sont responsables du 21 avril 2002 et durant 5 longues années,ils n’ont rien fait !

      DEHORS !


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 15 juin 2007 11:39

        Bonjour Pierre et merci pour ce constat que j’approuve sur bien des points, tout en développant une approche complémentaire. Je pense à une crise de civilisation dévoilée par le triste sort de la gauche française

        http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=25837


        • Rage Rage 15 juin 2007 15:22

          Excellent article.

          La droite se pavanne dans sa médiocrité. La gauche hurle dans sa nullité.

          Dans les deux cas, les partis n’ont pas le niveau... et les citoyens pas le choix.

          Quand on entend dire que le congrès PS attendra après les municipales de 2008... Ils veulent tout perdre et attendre le déluge pour évoluer dans leur grotte de pierre ou quoi ? A moins que la gauche soit uniquement faîte pour voter à droite... franchement, on se demande s’ils sont encore connectés au réel... Hollande le premier (la serial loose, ça le connaît).

          Société du pire il paraît... triste période pour les « intelligences ».


        • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 16 juin 2007 01:37

          @ l’auteur

          Votre distinction de la droite et de la gauche me parait pertinente :

          La droite voit le monde tel qu’il est. La gauche veut le modeler à son idée.

          Jusque là, nous sommes d’accord. Et c’est pour cela que j’ai approuvé votre article.

          Mais, étant profondément libéral, je me sépare très vite de vos regrets et de vos craintes. Quand je parle de droite, je parle des libéraux.

          La gauche, c’est la lutte. La droite, c’est le contrat. La gauche, c’est le mépris de l’Homme. La droite c’est la confiance en l’Homme. La gauche, c’est la soumission de l’individu au collectif. La droite, c’est la responsabilité de l’individu et sa liberté.

          Il nous manque toujours un procès de Nuremberg du Socialisme qui, dans sa forme radicale, a été la pire et la plus monstrueuse des barbaries qu’a connue l’humanité.

          Alors, quand vous regrettez la disparition d’un socialisme radical au profit d’une sociale démocratie, je ne peux, bien évidement pas y souscrire.

          Depuis longtemps, le parti socialiste est en fait un parti social-démocrate. Sa honte (mais c’est aussi ce qui lui a permis d’accéder au pouvoir) c’est son association avec le parti communiste et son flirt prononcé avec l’extrême gauche. Par chance, ces monstruosités, tout comme le front national, sont en voies d’extinction.

          Pour redevenir une vrai force de propositions, la gauche devra abandonner l’idée dictatoriale et mégalomaniaque de vouloir changer l’Homme ou changer le monde, pour l’idée, beaucoup plus démocratique, de vouloir améliorer la société.

          Qu’un parti renaisse des cendres de l’actuel PS, en perdant au passage ce mot horrible de « socialisme » qui associé à national ou à international a marqué d’un fleuve de sang le XXème siècle.

          Au plaisir de vous lire


        • bulu 15 juin 2007 11:57

          « ce qui est en ruine, c’est une autre idee du monde ».

          ce qui est en ruine, c’est l’idee du monde facon PS. Le grand ecart entre l’assistanat improductif et la defense des lobbies qui tiennent le pays tire un peu trop sur les aducteurs d’une classe moyenne qui bosse dur et finance les deux. Comme de toute facon, plus personne n’a le pouvoir de s’attaquer aux lobbies, les gens s’offrent a Sarko qui par sa politique (soit-disant) securitaire donne l’illusion un instant d’un retour a la societe d’antan (les 30 glorieuses).

          « Si le PS se social-démocratise à fond, l’idée même d’un changement profond du monde serait menacée de disparition ».

          Un changement profond du monde est en cours, pic petrolier, 11/09 et l’ennemi exterieur designe (l’islam), concentration des capitaux, mais ce sont les neo-conservateurs qui impriment le rythme. Si la gauche veut se moderniser, il faut qu’elle s’attaque a ces sujets et donne une idee de la societe qui nous attend reellement et qu’elle explique ce dont elle peut etre le garant (humanisme ??) dans ce futur pas rose du tout.


          • ExSam 15 juin 2007 12:04

            Exprimé avec simplicité, c’est un des problèmes de fond de notre société, que l’on considère la politique comme un truc incompréhensible qui se déroule quelque part ailleurs, ou une centralité qui agit sur nos vies à chaque instant.

            Le PS détruit lentement et obstinément l’idée qu’il puisse y avoir opposition au libéralisme économique et politique. L’idée qu’il puisse y avoir opposition radicale. L’idée qu’il puisse y avoir un autre type de société. L’idée que « la rue » puisse jouer un rôle, le rôle majeur dans les transformations qui se font. L’idée que la représentation nationale est faite de personnes au service du peuple.

            Cela a commencé avec l’amnistie. Le PS n’aurait jamais dû accepter cette idée, la cautionner et la mettre en application, en toute connivence avec la droite.

            Plus qu’une erreur, ce fut une faute. Les PS auraient dû accepter et payer, comme Emmanuelli.

            Ensuite, ils n’ont jamais reconnu avoir participé à l’industrielle extortion de fonds organisée, auprès des entreprises peu farouches, par le fan de Sumo.

            Initialement, ils ont acceptés d’être des représentants du Peuple et de la République qui s’exonéraient de la Justice de cette même République, de la morale nécessaire, comme de la remise de comptes qu’on doit fondamentalement et a minima attendre de Représentants qui sont avant tout et seulement des Représentants du Peuple.

            De la même façon, refuser de reconnaître qu’on a accepté la corruption, touché à cette corruption et enrichi son parti, et sans doute soi-même pour certains, c’est divorcer une deuxième fois du Peuple, de la Justice, de l’éthique, non écrite mais que tout le monde connaît, de la Représentation.

            On pourrai ensuite comptabiliser les errements suivants. Détailler les renoncements politiques, les petitesses carriéristes, les mensonges, les connivences médiatiques, les accointances plus ou moins médiatiques avec l’univers mental et matériel de la Droite.

            D’autres le font et le feront, ne serait-ce que les petits maîtres aujourd’hui en cour, personnages du film Ridicule qui s’ignorent. Ils sont paraît-il journalistes, donneur de leçons appointés, dépeceurs appliqués. Ils oeuvrent sur AV et sur les radios, de ce de là. On peut leur laisser cette tâche en forme de commentaire malsain.

            Car à quoi bon ?..

            Le mal principal vient des origines, de ces deux fautes originelles. C’est pas juqu’en 2002 seulement que le PS doit rembobiner le film mais jusqu’a ces renoncements fondateurs.

            Ensuite, on pourra dérouler de nouveau le mauvais film, puis prendre une autre bobine, celle du divorce idéologique, depuis quinze ans, entre les élites au mode de vie « de droite » et leur Peuple.

            Divorce qui génère une pensée de droite, des textes de droite, des Congrés de droite et une pratique politique à la Jospin, ou une oppositon à la Ayrault, Hollande, Dray, Cambadélis, Mellick, Désir, et autres faciles en transat.

            Aujourdh’ui nous sommes au fond du trou. Le monde semble s’être éloigné et ses contours sont obscurcis. C’est un grand malheur que nous ressentons, à gauche, et une grande colère ne cesse pas de nous travailler.

            Alors, voir Royal penser à 2012 comme si de rien, et Hollande songer au transat de président de l’Assemblée, comme si de rien, je me dis que ce n’est plus supportable et que je préfère que ces gens-là s’en aillent, chez la droite de Bayrou ou en Mongolie extérieure.


            • yralim yralim 15 juin 2007 16:35

              La question est simple. Si le PS joue à la social démocratie sur les terrains de la droite, comme d’ailleurs la droite le souhaite sous couvert de « modernisation » ou de « rénovation », comme si la seule existence possible aujourd’hui était dans l’acceptation de la pensée néo libérale, alors le PS et la gauche dans son ensemble, sont morts parce qu’il n’y a pas à droite de place pour eux... Il n’y aura bientot qu’un parti inféodé à l’UMP, à la gauche, si on peut dire , du nouveau centre. Cela voudra dire aussi que la France qui a de tous temps été un vivier d’idées qu’elle a su faire adopter par le reste du monde, n’a plus aucun rôle à jouer, et devra fatalement se replier dans le sillage des pays anglo saxons... Pour que survive la gauche, que continuent de vivre et d’éclore des idées sociales et humanistes, il faut FATALEMENT en passer par la dislocation du PS. L’aile droite évoluera , avec les Hollande, Strauss-Kahn, Royal, et autres vers l’orientation ci dessus, d’abord dans un accord avec le centre pour essayer de sauver quelques meubles. Et l’aile gauche avec Melenchon , Emmanuelli et pourquoi pas Fabius, rejoindra un parti de gauche comparable au Die Linke allemand, c’est à dire regroupant les socialistes non sociaux démocrates, les communistes , sans doute les altermondialistes et pourquoi pas les verts. Il faudra venir à bout de bien des susceptiblités et des égoismes mais c’est la seule solution pour que des idées, des propositions puissent renaitre en dehors de la pensée unique.


            • ExSam 15 juin 2007 21:36

              Yralim

              Je suis d’accord avec toi, sauf que dans cette recomposition, je pense et j’espère que Fabius et autres Mélenchon, - même si Mélenchon - tiendront la portion congrue. Chat échaudé craint l’eau froide.


            • yralim yralim 16 juin 2007 07:48

              ExSam

              Mélanchon tient actuellement un rôle assez ambigü , à la fois en dedans et en dehors du PS... Je pense qu’il ne s’y sent pas très bien. Je sais aussi qu’il a participé , la semaine dernière au congrès de « Die Linke ». L’Humanité a titré sur son prochain départ du PS mais il a démenti, d’une façon assez peu claire Je ne pense pas qu’il puisse jouer dans l’avenir un rôle important parce qu’il faudra bien que de nouveaux leaders émergent du chaos. Au moins faisons lui ce crédit d’essayer quelquechose.


            • spartacus 15 juin 2007 12:16

              @ l’auteur,

              Bon article, avec une explication posée et plausible sur la crise actuelle traversée par les forces de gauche.

              Il n’est pas vraiment évident d’aller au fond des choses, de gratter la croûte pour voir sous la surface, ce qui se passe hélas beaucoup trop souvent. d Oui, il s’agit bien en fait d’idéologie, ce mot quasi honteux. Et de croyance en des valeurs, qui à l’évidence ne sont pas du tout les mêmes que la droite.

              Il est je pense impératif pour la gauche française de regarder ce qui relie ses composantes diverses, ce qui les rapproche, et qui pourrait se résumer politiquement en la défense des dominés par rapport aux dominants, dans quelque domaine que ce soit.

              Vouloir s’incorporer à ceux-ci, c’est se compromettre dans une voie sans issue. Celle proposée par la « social-démocratie » ne peut que s’ouvrir sur la réparation des dégâts occasionnés par une idéologie de droite, c’est à dire s’attaquer aux conséquences sans creuser les causes.


              • spartacus 15 juin 2007 18:57

                @ Philou...

                Comme je suis un peu sot, j’ai bêtement regardé la définition du Dictionnaire :

                « Les valeurs fondamentales du socialisme sont : l’absence de classes (au moins à ses origines), l’égalité des chances, la justice sociale, la répartition équitable des ressources, la solidarité, la lutte contre l’individualisme, l’intérêt général prévalant sur les intérêts particuliers... »

                T’es sûr que t’as pas tout faux ?

                Parfois il faut savoir s’abstenir plutôt que dire n’importe quoi ! smiley


              • spartacus 15 juin 2007 19:02

                « Les valeurs fondamentales du socialisme sont : l’absence de classes (au moins à ses origines), l’égalité des chances, la justice sociale, la répartition équitable des ressources, la solidarité, la lutte contre l’individualisme, l’intérêt général prévalant sur les intérêts particuliers... »

                source : Dictionnaire


              • ExSam 15 juin 2007 21:37

                Spartacus

                Tu l’as cloué lapidairement, et tu as tout à fait raison.


              • aquad69 15 juin 2007 12:23

                Bonjour Pierre,

                une des illusions les plus répandues aujourd’hui est de croire que la victoire soit « le » critère de vérité d’une idée, et c’est une des raisons de désespoir pour beaucoup de gens qui ne voient les choses qu’en surface, que d’avoir aujourd’hui l’impression que les « gentils » perdent toujours...

                Or, et celà est spécialement vrai dans le système moderne monstrueux, matérialiste, violent et inhumain, qui s’est imposé au Monde par le feu, par le fer et par le sang, et qui le fera bientôt par la famine, on peut parfaîtement « gagner sans avoir raison » ; c’est même devenu le premier métier, chez nous...

                Mais celà ne revient au fond qu’à gagner le privilège d’entraîner les autres un peu plus loin vers la catastrophe : celà peut faire illusion un certain temps, mais, à terme, c’est toujours voué à l’échec.

                Le seul intérêt de la « vérité », c’est non seulement d’être réelle, mais d’être la seule chose qui soit réelle, tout le reste n’étant qu’illusion ; et les choses bâties sur des illusions ne sauraient durer bien longtemps...

                Maintenant, il ne suffit pas d’énoncer des théories et des idées pour « avoir raison » ; il faut aussi vivre ces idées, et les représenter sincèrement : le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on se demande ce que peut bien représenter le gigantesque panier de crabes que composent les figures en vue et les structures du PS, ainsi que ses responsables, sinon un tableau particulièrement sordide d’hypocrisie carriériste et d’ambitions impuissantes.

                Que le PS Français soit une structure pourrie, c’est évident, mais celà ne remet pas en cause les vérités qu’il a jadis véhiculé ; qu’il faille mettre cette structure à la poubelle, bien sûr, mais celà n’empêche pas de continuer à chercher dans la direction alternative et populaire, et par exemple dans ce qui se passe actuellement en Amérique du Sud en général, et au Vénézuela en particulier, qui, au delà de la totale dés- et contre-information qui règne chez nous à ce sujet, même dans des quotidiens prétendument « de gauche », parait ouvrir des horizons et peut-être de nouveaux espoirs.

                Mais pour celà, il faudrait cesser de nous regarder le nombril, et perdre cette déplorable et ridicule habitude, permanente chez les occidentaux, de nous prendre pour le centre du Monde et la tête de file du savoir, et de sous-estimer et mépriser les autres.

                Il pourrait nous être très profitable de prendre nos voisins les pays émergents au sérieux, de soigner nos relations avec eux, et de nous inspirer de certaines de leurs idées et de leurs point de vue.

                Cordialement Thierry


                • Matéo34 Matéo34 15 juin 2007 12:28

                  Bonjour,

                  Bien d’accord avec toi sur la tonalité générale du texte. L’exemple cité du président de Nestlé illustre bien le fait qu’a défaut de morale, le capitalisme a une logique : donner une valeur marchande aux besoins humains, même ceux qui sont fondamentaux. Il illustre bien aussi le fait qu’un combat idéologique est à mener (comme le dit Jacques Marseille, le coco défroqué, chaque fois qu’il croise un mec de gauche à la TV : « vous avez perdu sur les idées »). Sarkozy prétend avoir des idées nouvelles mais la structure de notre société se rapproche de plus en plus de ce qu’elle était au début du XXème siècle.

                  Je trouve exaltant le moment que nous vivons : il me semble que nous sommes à un moment où la clarification à gauche est nécessaire. Parce que les sociaux démocrates n’ont pas su redonner un véritable sens à son action, elle a perdu dans les idées. A force de vouloir concilier chèvre et choux, elle n’a pas avancée. Le plus bel exemple est la question européenne : ils nous parlent défense des services publics en France, ils votent les directives les plus libréales au conseil européen et au parlement.

                  Si la gauche (et là, j’y met tout le monde)a perdu dans les idées, c’est qu’a force de vouloir définir l’intérêt général par l’économie, elle en a oublié la visée, les droits et à quoi sert la politique. Le PS est déja social démocrate : le gouvernement Jospin en est la plus flagrande illustration : le financement des réformes fut fait avec des privatisations, les dirigeants communistes ont appuyé la décision (notamment JC Gayssot, R. Hue et tous les tenats actuels de ceux qui veulent fusionner dans un grand machin avec les centristes). Là dessus, je suis bien d’accord avec l’auteur (pareil pour ce qui est du regard vers ce qui était le passé).

                  Je diverge un peu de l’ipion de l’auteur sur quelques points : pour ce qui est de l’essentiel, je ne pense pas qu’une autre idée du monde est absente.

                  - la gauche radicale existe en France, elle n’est pas absente. Son manque de visibilité résulte surtout de sa division (souvent issu du mouvement associatif, il faut que tout le monde se reconnaisse dans les propositions sinon c’est le clash) et de la propagande qui est faite contre elle. Elle n’est pas organisée donc elle ne peut pas faire émerger une vision unique.

                  - Pour ce qui est du PC, c’est le parti qui a fait le plus d’avancée dans le renouvellement de ses propositions et de sa visée mais les préjugés sont aussi durs à casser que l’atome comme disait Einstein. Le programme qui a été voté en congrès a été repris en grande partie par les antilibréaux de tous poils. Comme quoi, les idées circulent (dans un sens comme dans l’autre au sein de cette mouvance). Le problème à mon avis est double pour mon organisation : la perception des aspirations des couches populaire et des salariés ont changé. Pour faire court, pendant les 30 glorieuses, les aspirations étaient de savoir comment on aller profiter de la richesse qu’on avait, que les solidarités existantes servaient à assurer à chacun de ne pas tomber dans la misère ; aujourd’hui, nous sommes à la recherche de ces solidarités et comment nous allons recréer des emplois durables dans notre pays et notre continent.

                  Aujourd’hui, on a tellement fait croire que l’emploi devenait aussi rare que l’or, que les gens sont près à tout pour le conserver. C’est pour cela que l’escroquerie du « travailler plus pour gagner plus » a marché.

                  - Que cela soit au niveau international (Amérique du sud notamment mais aussi en Inde, voir en Chine et en Russie) ou européen (la gauche travaille ensemble au parlement avec un groupe GUE/VN, des interconnexions au moment du référendum où les arguments etintervenants venaient de tous les coins du contienet, des intérpêts communs apparaisent dans les luttes syndicales), cette autre idée du monde se construit peu à peu. La France, avec son histoire y a toute sa place.

                  Il ne faut jamais oublier une chose : les partis de gauche sont né qu’après que les salariés aient pris conscient de qui leur est commun. Nous ne faisons que revivre que ce que l’on a connu avec l’apparition du capitalisme en europe. Puisqu’il y a muté, la gauche change aussi.


                  • mel mel 15 juin 2007 12:31

                    Bonjour, bon article qui pose un trés bonne question ! Après la défaite de la gauche j’ai plutôt eu envie de pleurer, mais quand j’ai vu le sourire de S.R et les remarques déplacées de tous les representants de la gauche je me suis dit qu’au final c’était peut être bien merité. La gauche n’a plus aujourd’hui que son nom de gauche. Les representants du PS auraient du comprendre que parmis les 17 millions de votants pour S.R trés nombreux étaient ceux qui avait surtout voté contre N.S et non pour le PS. Je ne sais pas combien sur 17 millions mais à mon avis nous avons été trés nombreux. C’est quand même un chiffre énorme, un potentiel énorme ! Et eux au lieu de se dire « c’est maintenant que nous avons toute l’attention de ces gens qu’il faut agir » ils se sont contenté de se bouffer le nez et d’essayer de nous filer mauvaise conscience en plus aprés le premier tour des législatives. Quand j’entend « Votez pour le PS contre la T.V.A Sociale » je me dis qu’ils ne comprennent décidément rien et que dans ce cas rien ne sert de les accréditer en les élisant. On nous demande de donner une opposition à l’assemblée mais cette opposition n’existe pas !! La gauche refuse de se remettre en question, elle vit sur ces acquis, elle ne nous comprend plus perdu qu’elle est entre son histoire et ce qu’elle est devenue. Je crois que ce qu’il nous reste c’est la patiente, pour l’instant il n’y a pas grand chose qui puisse contrer ce qui est en train de se passer. Voter pour une opposition qui n’existe pas ne ferait que mettre du bordel à l’assemblée sans faire avancer les choses. Autant que la droite ai les pleins pouvoir (je m’abstiendrai de voter car je crois en l’abstention comme une force, nous ne sommes pas obligé de donner le pouvoir même si nous le subissons) et qu’elle fasse ce qu’elle rêve de faire : changer le visage de la France pour l’uniformiser dans le bleu et nous rendre tous un peu plus serviles pour servir ses profits. Car au fond de moi je pense que nous avons raison d’avoir peur de cette droite qui se profile, mais je crois aussi que malheureusement pour eux ils ne sont pas dans le bon pays pour appliquer leur rêve. Je crois sincérement que si nous faisons semblant de nous taire pour l’instant mais que nous les observons bien, lorsque le moment viendra nous pourrons nous allier à tous les déçus qui ont fait péter le champagne le 6 mai une fois qu’ils auront compris qu’ils s’étaient fait berner ! La gauche nous a enfin montré son vrai visage, et il ressemble beaucoup à celui de la droite. Arrêtons de jouer cette mascarade avec eux, renions les car ils ne valent pas mieux. Attendons juste le moment où cela sera à nous de nous exprimer et non aux politiques qui sont censés parler en notre nom alors qu’ils ne nous comprennent même pas. Car je crois malheureusement qu’il faudra en passer par la lutte pour qu’on nous rende un peu de ce que l’on donne tous les jours pour ce pays. Et si ce moment ne vient pas c’est que décidement je me serais trompée sur ce pays et que nous n’avons vraiment plus d’espoir de changer les choses.


                    • dimanchesoir 15 juin 2007 12:47

                      Pas de quoi rire, et vraiment pas de quoi ouvrir le gaz non plus, surtout pour des élites aussi peu représentatives de ces 17 millions d’électeurs dont vous parlez et dont je fais partie. J’escompte ne pas revoir Royal et la gauche caviar en 2012 sinon ce sera un vote PC ou Verts en ce qui me concerne.


                      • float float 15 juin 2007 13:00

                        Présumer que la gauche de Parti ne pense plus, ne prospecte plus, c’est assez réducteur, même si ce reproche pourrait souvent convenir à la gauche de gouvernement. Mais surtout, sans vouloir être cynique, on fait bien trop vite le lien entre « revers électoraux » et « crise d’idées », oubliant que ce sont bien souvent davantage les symboles, les images, les postures, les émotions ... qui déterminent le résultat des scrutins au suffrage universel direct, encore plus lorsqu’ils sont nominatifs. Et il me semble d’ailleurs assez évident, au regard du palmarès de la Ve République, que jamais la gauche « idéaliste » (i.e. la gauche pour laquelle l’idée domine et préfigure l’action) n’aurait pu sortir victorieuse d’un seul de ces scrutins : la gauche n’a pu connaître son heure de gloire que grâce à une figure, et les symboles que celle-ci a su exalter autour de son nom.

                        Une autre leçon évidente, selon moi, toujours de la Ve République, est que le mode de répartition des pouvoirs, ainsi que la manière dont ceux-ci sont attribués (en gros l’exécutif et par extension une part non-négligeable du législatif aux mains d’un seul homme élu à intervalles réguliers sur la base d’un sitcom médiatique de quelques mois) profite et profitera toujours, par défaut, au Parti le plus discipliné, celui au sein duquel le chef est clairement établi et jamais contredit, car cette situation lui confère dès le départ une stature de « présidentiable » ainsi qu’une autorité tacite naturelle. D’ailleurs, tout le monde a bien pu voir à quel point le débat d’idées des primaires socialistes, entre autres choses, avait affaibli la légitimité de Ségolène Royal dès son investiture : le débat d’idées, et par extension toute tentative d’impulsion idéologique, est à la base incompatible avec nos institutions.

                        Aussi, je pense que s’il y a quelque chose à revoir au PS, même si la réflexion et la remise en question idéologiques doivent de toute façon toujours être au centre de tout, c’est avant tout son aspect le plus formel, à savoir l’image, le symbole, le rôle, qu’il veut incarner aux yeux de l’opinion publique. Or, sur ce point, la plus grande erreur de Ségolène Royal, comme du PS depuis 5 ans, est d’avoir délaissé toute posture pédagogique, pour s’enfermer dans la compassion. Comme si elle avait trop honte, depuis 2002, pour pouvoir être audacieuse et entreprendre la démystification de toutes ces « vérités » populaires qui servent la droite, dans tous les domaines. Et pourtant, le salut du PS ne peut venir que de là : une opinion prête à croire (entre bien d’autres choses) que « travailler plus pour gagner plus » est une solution efficace et équitable sur la durée, n’a pas besoin d’êter plus choyée, ni plus écoutée, ni plus reflettée dans les hautes instances ; elle a besoin d’être instruite.


                        • Bill Bill 15 juin 2007 13:11

                          En rire bien sûr !

                          Vous illustrez parfaitement le problème : la gauche est irréaliste et pleine de bons sentiments, et en même temps elle est carriériste et s’est éloigné des travailleurs, au profit des fonctionnaires et des immigrés.

                          La droite, elle, s’adresse aux travailleurs, et leur dit qu’elle va tacher de faire augmenter leur salaire sans augmenter leur pouvoir d’achat, et surtout qu’elle va agir, loin des bons sentiments de la gauche, qui ne parle que du bien-être des immigrés illégaux, du droit des homosexuels et de leur mariage, qui ne cesse de blamer le vilain Français raciste, qui c’est connu ne consomme que du gros rouge et du sauciflard, et qui se fait bruler sa voiture par des « arabes », forcément... mais c’est de sa faute, il n’avait qu’à pas être raciste !

                          Et puis il faut partager le travail, et surtout l’argent ! Il faut plus de droit sociaux pour les pauvres immigrés ! A ce titre, je me demande comment les gens de droite prennent la discrination positive, qui n’est qu’une discrimination envers les Français...

                          La gauche n’a fait que déconstruire le pays ces dernières années : plus d’immigrés, ce qui pose des problèmes d’intégration, et pas de solution pour les résoudre, plus de « droits sociaux », en réalité des avantages aux uns et aux autres, qu’il faut bien payer, sur la sécurité sociale par exemple, en tous les cas sur les impots, les 35 heures pour partager le travail, mais juste derrière la vie qui augmente considérablement, leur gestion des cités, dans lesquelles la situation s’est aggravé, parce qu’on l’a laissée pourrir, en donnant ici et là de l’argent pour calmer les choses, au risque de faire croire qu’il suffit de casser pour se faire entendre ! Et puis le discours victimaire de la gauche, les pauvres petits, ils ne sont pas heureux parce que les gens sont racistes ! C’est la faute des Français !

                          Oui, mais en attendant, le gros con de Français qui est bonne pate se lasse ! Il veut bien lui, accueillir les miséreux et donner un peu de son argent. Mais maintenant tout a été fait pour les autres, et lui il aimerait garder pour lui et sa famille, le pognon qu’il gagne, et pour lequel on lui demande de plus en plus d’effort !

                          C’est là qu’est la défaite de la gauche ! Les Français se foutent de savoir si les homos veulent se marier, et ils en ont plein le dos de se faire traiter de racistes à tous bouts de champs, d’autant que les « minorités visible » savent se rendre particulièrement visible dans les cités, mais qu’on ne cesse de leur faire comprendre qu’ils n’ont rien à dire là-dessus, ces vilains fascistes... L’immigration n’est pas un problème, d’ailleurs il n’y a que des « jeunes », pas des immigrés ! Et encore parmi eux, une toute petite frange d’origine étrangère, mais si peu que ça ne se voit pas.

                          A force de tout taire de cette façon-là, quand un homme politique arrive et dit la vérité, le gros con de Français relève la tête de son verre de gros rouge, et il se dit que ce type-là a raison ! Mais il se dit surement aussi, que la prochaine fois il votera Le Pen s’il est encore là, si rien ne s’arrange... Quel gros con, n’est-ce pas ?

                          De toutes façons les gens qui ne votent pas à gauche sont des gros cons, c’est connu...

                          Bill


                          • Bill Bill 15 juin 2007 13:30

                            « faire augmenter leur salaire sans augmenter leur pouvoir d’achat, »

                            Pardon, j’écris trop vite, il fallait lire, sans augmenter le cout de la vie... Ce qui ne sera pas forcément fait...


                          • float float 15 juin 2007 14:26

                            « La droite, elle, s’adresse aux travailleurs, et leur dit qu’elle va tacher de faire augmenter leur salaire sans augmenter leur pouvoir d’achat ».

                            Je sais que c’est un lapsus, mais tout est dit !! Votre inconscient comprend plus vite que vous...


                          • Bill Bill 15 juin 2007 14:53

                            Mais non Float...

                            Mon avis est que le cout de la vie va augmenter, et c’est du à plusieurs choses : les trente-cinq heures par exemple. Mais ce qui est intéressant dans les promesses de Sarkozy, c’est qu’en faisant des efforts, nous pourrons peut-être améliorer nos quotidiens, c’est déjà ça.


                          • float float 15 juin 2007 15:28

                            Je reformule donc la dernière phrase de mon premier commentaire :

                            Une opinion prête à croire que les 35h sont la cause du chômage, des bas salaires et du déficit de notre balance extérieure, cette opinion-là n’a pas besoin d’être plus choyée, ni plus écoutée, ni plus reflettée dans les hautes instances ; elle a besoin d’être instruite.


                          • Bill Bill 15 juin 2007 16:03

                            Il faut me relire Float, je ne parle que du cout de la vie.


                          • Bill Bill 15 juin 2007 13:24

                            A liresur ce sujet, le bloc-note d’Ivan Rioufol

                            « Oui, c’est trop. L’hégémonie probable de l’UMP sur l’Assemblée, dimanche soir, n’est pas le signe d’une bonne santé démocratique. La gauche a raison de s’inquiéter de ce déséquilibre. Mais la droite n’y est pour rien et n’a pas à s’en excuser. L’absence de proportionnelle, avancée par le PS pour dénoncer le « rouleau compresseur », est une fausse bonne raison. Si les électeurs tournent le dos aux socialistes, c’est qu’ils n’ont plus rien à dire aux Français. »...

                            Pour lire la suite de l’indispensable billet de Rioufol (les effets d’une gauche naufragée) :

                            http://www.lefigaro.fr/debats/20070615.FIG000000047_les_effets_d_une_gauche _naufragee.html

                            Bill


                            • maxim maxim 15 juin 2007 13:44

                              puisque nous en sommes encore à un article sur les difficultés de la gauche qui est tombée dans le trou qu’elle a creusée elle même et enlisée dans une matière gluante qui ne sent pas la rose .....

                              moi,finalement,ce que je préfère ,associé au nom de cette aimable fleur,c’est feuille de rose ......

                              c’est agréable il n’y a pas d’épines ,et les mauvaises langues trouveront cette pratique détestable .....


                              • snoopy86 15 juin 2007 14:47

                                @ Maxim

                                Salut Maxim

                                Trés drôle...

                                C’est du pur Béru-Choron...


                              • DD 15 juin 2007 14:43

                                Il ne faut ni en rire ni en pleurer, il faut juste s’en réjouir !


                                • frédéric lyon 15 juin 2007 16:17

                                  Pourquoi confondre une défaite de ses idées avec une défaite de la « pensée » ?

                                  L’adhésion à une idéologie, quelle qu’elle soit, est-elle une « pensée » ?

                                  Le fait que le monde ne soit pas tel qu’on le rêve, et qu’il ne prenne pas les chemins qu’on souhaiterait le voir prendre, n’est-il pas le signe que quelque chose ne va pas dans nos rêves ?

                                  On a l’impression que certains confondent leur faillite personnelle, ou la faillite de ce qu’il nomme leur « pensée » en commettant un abus de langage, avec une faillite du monde ou de l’humanité toute entière.

                                  Un peu de modestie !


                                  • DD 15 juin 2007 17:18

                                    Tout à fait !


                                  • float float 15 juin 2007 18:57

                                    « Le fait que le monde ne soit pas tel qu’on le rêve, et qu’il ne prenne pas les chemins qu’on souhaiterait le voir prendre, n’est-il pas le signe que quelque chose ne va pas dans nos rêves ? »

                                    C’est un raisonnement pour le moins cynique... Le propre d’un idéal est justement de préfigurer la réalité et non l’inverse. Vous fonctionnez de la même manière pour vos ambitions personnelles ? Dès que vous constatez qu’elles ne se sont pas réalisées, vous les abandonnez en les décrétant erronées ?


                                  • DD 15 juin 2007 17:02

                                    Rappelons que le socialisme est une idéologie monstrueuse qui nie la singularité individuelle. C’est donc une bonne nouvelle de voir le parti qui s’en réclame décliner.


                                    • float float 15 juin 2007 19:09

                                      Ce qu’il faut pas lire... Est-ce que vous pourriez au moins avoir l’humilité, ou je sais pas, la dignité d’étayer un peu votre thèse ? Ce serait la moindre des choses.


                                    • maxim maxim 15 juin 2007 19:05

                                      gens de gauches !!!!socialistes ,rendez vous, vous êtes cernés ...... nous sommes 53% de cons et d’ignares ,sans compter ,les analphabètes et les illétrés ,à soutenir ceux qui dirigent vos destinées ...... finis la philosophie ,les arts, les lettres,le théatre,le cinéma d’auteur .... désormais nous passerons dans tous les foyers de resistance munis de seringues pour vous injecter ,du Patrick Sébastien ,du Tf1 avec des doses de Jean Pierre Pernot,du Arthur,du Qui veut gagner des millions ( moi ,tiens ,cette connerie !!!)du Kho Lanta ,de la Ferme ,du Star Académy ......et du Julien Courbet pour les récalcitrants ..... lecture obligatoire de Figaro ,et de son supplément du Week end Figaro Madame et Figaro Magazine ..... écoute des discours de Jean D’Ormesson à l’Académie avec interro écrite à la fin du cours ..... au Théatre,uniquement du Théatre de Boulevard ,avec les decors de Roger Hart ,et les costumes de Donald Cardwell ( pardon Donald ,pour l’orthographe ),les piéces seront jouées par Line Renaud ,et Jean Marc Thibaud ( un des beaufs de Jospin en plus !!!!) au cinéma ,la Grande Vadrouille,le Gendarme de ST Tropez ,et Pouic Pouic ,le Petit Baigneur en prime !!!!

                                      je ne vais pas continuer tout le programme ,mais vous voyez ,malgré que nous soyons 53 % de cons de droite ,on ne vous veut pas de mal ......

                                      est ce que l’on a l’air de monstres franchement ?????


                                      • La Taverne des Poètes 15 juin 2007 19:19

                                        La gauche a ce qu’elle mérite comme la droite a eu ce qu’elle méritait en 1981. Le système veut qu’il y ait un grand vainqueur et un grand vaincu à chaque élection présidentielle et donc une moitié de la France désespérée. La tactique reconnue par l’Elysée est de « désespérer la gauche ». Cette tactique ira jusqu’au bout de son déroulement : oeil pour oeil, dent pour dent ! Chaque fois qu’un camp l’emporte, il se montre arrogant et venge les années de désespoir et d’humilations. C’est un mouvement sans fin, pour une opposition idéologique artifielle car on voit bien que si des socialistes rejoignent Sarkozy, c’est bien que les clivages sont souvent « bidons », prétexte à des poses théâtrales. Tout se monde se connaît et s’échange des services.

                                        Arrêtons de désespérer la moitié de la France à chaque présidentielle et d’humilier ses adversaires à chaque élection législative ! Ce n’est pas en se détruisant moralement que les Français avanceront ensemble.


                                        • Thierry136 15 juin 2007 22:55

                                          @l’auteur : vous dites : « Cette alternative, la droite l’a tranchée depuis toujours : le système est bon, à nous de le développer, de le déployer, de le libérer. Mais la gauche a une autre âme, ni meilleure ni pire, simplement différente, qui consiste à ne pas se satisfaire, à se révolter. » Cette idée je l’entends chez beaucoup de gens de gauche : c’est ce qu’on appelle la « sensibilité de gauche ». Cette fameuse sensibilité m’a toujours fait bondir car elle confond valeurs humanistes et convictions politiques. On peut être de droite et donner, visiter les malades, être bénévoles dans des associations etc. Et on peut faire de très beaux discours de gauche mais ne pas dépenser ni sou ni énergie pour les autres. C’est une évidence qu’il est parfois bon de rappeler.

                                          Pour ma part je connais des gens de gauche qui brandissent leur sensibilité en permanence : ils sont intimement persuadés qu’eux seuls sont sensibles à la misère des autres et s’émerveillent même de cette compassion qu’ils éprouvent comme d’un don qui les rend plus humains que tous. Ils sont aussi riches... comme ceux qui sont à la tête du PS... et ils ne font profiter de leur argent que leurs proches. L’Etat est là en effet pour s’occuper des autres et ce n’est pas leur rôle. Mais rien ne leur plaît jamais dans l’état : quand la droite gouverne, tout est mauvais. Quand c’est la gauche, ce n’est jamais assez à gauche. Pourtant ils prennent les avantages de chaque gouvernement sans se plaindre : les donations-partages du ministre des finances Sarkozy leur ont beaucoup plu.

                                          Je suis d’accord avec vous : le capitalisme est condamnable par bien des aspects. Mais il y a trop d’hypocrisie dans la vie politique aujourd’hui. Au-delà d’être de gauche ou de droite, il y a être humain. Pour améliorer la société et proposer des alternatives au capitalisme, il vaudrait mieux agir, expérimenter d’autres logiques à l’échelle locale et surtout dans sa vie personnelle.

                                          Si chaque personne qui clame son appartenance à la gauche était prise au mot et impliquée immédiatement dans un acte réel de gauchitude (pardon !) ou de simple humanitude (repardon !), la société changerait rapidement, non ?


                                          • DD 16 juin 2007 00:23

                                            Remarque très pertinente.

                                            Il est facile d’adopter une posture esthétique de gauche, de se révolter, de s’indigner, de dénoncer, de tenir des discours universalistes, d’afficher ostensiblement sa soi-disante générosité, etc. C’est autre chose d’agir, de donner de soi et de son temps, de s’investir, de le faire dans la discrétion et l’humilité, sans idéologie ni arrière-pensée ; ceux-là on n’en parle jamais.

                                            La générosité et la solidarité ne se décrètent pas, et elles sont désintéressées.

                                            Je suis « de droite », selon les détenteurs de la vérité et du bien aoto-proclamés de gauche), et pourtant je n’éprouve aucun complexe devant des gens comme Fabius, Guigou, Royal, etc. qui eux sont des gentils (!) hommes de gauche.


                                          • JPL 16 juin 2007 07:30

                                            @ PHILOU qui écrit « Je suis »de droite« , selon les détenteurs de la vérité et du bien aoto-proclamés de gauche) »

                                            1/ En ce moment les détenteurs de vérité qui matraquent sans fin leurs certitudes, dont celle qui consiste à dire que les gens de gauche sont de la gauche caviar, malhonnête, que les gens de gauche n’ont pas d’idées ou pas de programme mais défendent l’immobilisme etc., bref les gens qui s’auto-proclament détenteurs de la vérité dans le confort d’une victoire électorale.. sont les gens de droite.

                                            2/ Par ailleurs puis-je te rappeler que tu n’es pas censé pouvoir afficher le logo de l’ENPC comme identifiant à l’appui de ces prises de positions politiques. Ce logo ne t’appartient pas et tous ne partagent pas tes idées.


                                          • Pierre Arrighi Pierre Arrighi 16 juin 2007 14:45

                                            A « jesuisunhommelibre » et Thierry136.

                                            Bonjour,

                                            A mon sens, il ne faut pas mélanger le niveau individuel et le niveau politique. Dans une société où il y a des classes sociales, avec des intérêts fortement contradictoires, il est tout à fait inéluctable que l’on trouve d’un côté, ceux qui sont satisfaits et de l’autre, ceux qui veulent changer les choses. L’homme n’est pas encore totalement contre lui-même, heureusement.

                                            Lorsqu’on mélange les deux niveaux, on ne peut plus rien comprendre et on aboutit à des idéologies et à des formulations qui nient une partie des humains, donc à une certaine inhumanité. On ne peut pas, sans un certain cynisme, expliquer à la mère africaine qui voit ses enfants mourir de faim qu’elle vit dans un bon système économique libéral. On ne peut pas non plus convaincre le bon cadre travailleur et père de famille qui gagne bien sa vie en élaborant des pesticides douteux dans un laboratoire prestigieux des méfaits de l’économie actuelle.

                                            L’homme n’est pas un, l’humanité n’est pas une. Il faut bien s’y résigner. A chacun donc de jouer son rôle. Si des gauches n’ont pas vu lorsqu’il le fallait que Vladimir Chalamov ou Lech Walesa avaient raison, c’est que ce choix n’était pas mesuré politiquement mais individuellement en fonction d’intérêts étroits. Les Christ, les abbés Pierre, les Tolstoï sont, me semblent-il, l’exception.

                                            Un exemple simple permet de mettre en lumière l’impasse intellectuelle des raisonnements qui mêlent choix personnels et termes politiques : l’immigré clandestin. Il est aujourd’hui « le mal aimé ». Héros de la misère, il traverse mille obstacles pour obtenir une source économique et nourrir les siens... et nous, on se complaît à lui administrer des coups.

                                            Pourtant cet immigré qui quitte son champ, son troupeau, ses racines, qui pendant des années va du Mali au Sénégal, de Sénégal en Lybie, du Maroc vers l’Espagne, est un admirable libéral : il n’y a pas dans le monde plus libéral que lui : laissez-passer, laisser-travailler, laisser-vivre, semble dire tout son désespoir. Ça c’est son niveau individuel.

                                            Mais le libéralisme aujourd’hui n’est plus le libéralisme naissant produit du bouillonnement créatif des individus porteur d’avenir. Il est une idéologie qui répond à des structures et à des systèmes d’intérêts verrouillés.

                                            La politique se différencie du personnel parce qu’elle est le fruit de mouvements collectifs structurés, de mouvements d’intérêts. Dans ce sens aussi, il va de soi que le cadre moyen de gauche peut souhaiter manger bio mais n’est pas forcément sensible au sort des Peuls, qu’un ouvrier communiste peut être raciste et qu’un industriel heureux et génereux peut avoir l’idée de contribuer à développer le système sanitaire d’un village lointain.

                                            Au delà de ces considérations, le rapport entre ce niveau individuel et le niveau politique nous conduirait bien trop loin.

                                            Cordialement, Pierre


                                            • Christoff_M Christoff_M 16 juin 2007 17:26

                                              Nous sommes sans doute un des derniers pays a avoir un parti de gauche pur et dur UN PS qui est un peu passé simple ! or comme quelqu’un le soulignait plus haut depuis 2002 rien pas de programme !! il ne joue même pas son role de parti de l’opposition, et cela risque de lui couter cher dimanche...

                                              Or la droite a besoin d’une opposition pour ne pas âtre médiocre et se contenter de faire ce qu’elle a annoncé sans réelle force de contre proposition... J’avoue que la droite de Fillon ne m’enchante guère !! Le role de l’opposition est indispensable dans un pays comme la France pour des questions d’équilibre, et là nous sommes mal partis, à moins qu’il n’y ait un petit sursaut demain.

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