Merci à Zapinc et à Philmouss pour l’apport de leurs refléxions. Je viens de lire l’article de Zapinc sur l’abandon du numérique et les joies de l’argentiques. Je dois dire que j’ai abandonné ces joies-là depuis le début du numérique professionnel (le Nikon D1 en 1999) sans vivre depuis le moindre regret ni même la moindre nostalgie. Pensez à l’angoisse de ceux qui, comme moi, partaient en mission pour un mois dans un pays lointain, en rapportaient 3000 clichés (type studio)en image latente sans savoir si le photomètre ne s’était pas déréglé, si l’obturateur n’avait pas des problèmes, si le diaphragme se fermait bien complétement (j’ai connu ces trois calamités). Pensez aux sueurs froides en montant l’escalier du labo de traitement E6 après avoir laissé le matin 45 bobines 120... et je ne parle pas des heures passées à placer un fond derrière une statue colossale, à peaufiner les équilibres de lumière qui devaient être parfaits, la propreté de l’image, etc, etc. Parfois, en regardant une image argentique, je me dis tout de même : c’était pas mal la finesse du grain et le modelé argentique... mais je crois que le culturel, l’habitude joue un grand rôle. La définition du bon numérique est supérieure (en terme de traits par mm)à l’argentique. Les éditeurs attendent tous de nous des images numériques aujourd’hui. Ne pas perdre de vue que mon fils n’a pratiquement jamais vu d’image argentique et que dans quelques années elles seront sûrement rangées au rayon des antiquités. Elles n’évoqueront plus grand chose pour personne. Franchement, et sans être un adepte de la modernité, je pense qu’il n’y aura pas de retour en arrière possible, sauf pour usages particuliers mais je peine à les trouver. Reste la poésie, les souvenirs, et c’est important aussi.