@ Philippe
AFP résume assez bien les faits. Je prends connaissance ce matin d’un article dans Libération qui y va de quelques révélations supplémentaires.
Libération,
ce matin, est allée un peu plus loin dans certaines révélations de l’affaire
Libye. À la question : « Pourquoi
Saïf al-Islam fait-il ses révélations ? », Jean-Pierre
Perrin et Marc Semo avec Karine Le Loët répondent : « En révélant l’existence d’un accord militaire franco libyen, cet
architecte raté, qui n’a jamais pu être accepté dans une école française, qui a
triché pour obtenir sa thèse dans une université autrichienne, et dont les
frasques sont souvent à la limite du fait-divers, rappelle qu’il est lui aussi
partie prenante dans le jeu compliqué qui se joue entre Tripoli et Paris et
qu’il ne faut pas l’oublier. On ne connaît évidemment pas ses arrière-pensées ».
Le tuteur de Saïf al-Islam sur la scène libyenne fut
Abdallah Senoussi, le beau-frère de Kadhafi et le numéro 2 des services
secrets extérieurs, condamné à la prison à perpétuité dans l’attentat du DC 10
d’UTA, en septembre 1989.
A la question : « L’affaire des infirmières est-elle aussi une
affaire intérieure libyenne ? », Jean-Pierre Perrin et Marc Semo avec Karine Le Loët
répondent de Libération
révèlent certains détails importants : « L’affaire des infirmières a été confiée à l’impitoyable Moussa Koussa, chef des services de sécurité et des renseignements
extérieurs (depuis 1994) et fidèle du Guide. Il incarne à la fois le côté le
plus sanguinaire du régime libyen et sa récente « ouverture ». Il a ainsi
supervisé la traque et l’assassinat des opposants libyens à l’étranger, ce qui
a valu d’être expulsé de Londres où il dirigeait la mission diplomatique de son
pays. La justice le suspecte aussi d’être le cerveau de l’attentat de
Lockerbie, en 1988, et, peut-être aussi, de celui contre le DC 10 d’UTA. C’est
pourtant lui, l’ultra radical, qui a incarné la rupture, provisoire ou
définitive, de la Libye avec le terrorisme d’État. En 2005, cet anglophone
parfait est à Paris pour rencontrer Claude Guéant, alors directeur de cabinet
de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur. Il fait pourtant l’objet d’une
note de recherche internationale, émise par le juge Bruguière, pour sa
participation présumée à l’attentat contre le DC 10. Il reviendra en France à
plusieurs reprises. Puis, les deux hommes s’entendant bien, les contacts se
poursuivront à Tripoli ».
Pierre R.