• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Landry Okili

sur L'esclavage, un sujet Glissant


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Landry Okili 1er janvier 2008 18:48

J’assume et revendique qu’aucun africain n’a vendu personne. Je ne fais pas dans l’idéologie dominante comme vous. Je demande à voir des preuves. Vous me répondez que les africains ne les ont pas archivées. Pendant quatre siècles de terreur nous serions au moins tombés sur un seul document. Pour votre gouverne, il y a une correspondance abondantes entres les rois africains et les rois occidentaux sur leur refus de vendre leurs concitoyens et de les christianiser de force. Je mets au défi quiconque de m’apporter une preuve sur la vente supposée d’hommes par les rois africains. Lorsqu’on va acheter quelque chose on ne brûle pas tout sur son passage. Drôle de manière de faire ses courses. On ne se cache pas aux alentours des villages la nuit tombée pour kidnapper le malheureux qui aura l’imprudence de trainer par là. Arrêtez vos salades. Lorsqu’on ne partage pas vos élucubrations vous sortez tout de suite les grands mots « terrorisme intellectuel ». Pour votre lanterne, c’est l’occident qui pratique du terrorisme intellectuel sur ces questions. Je vous reprends texto la 4e de Couverture du livre de Bwemba Bong « Quand l’Africain était l’or noir de l’Europe » : Toute l’histoire des razzias négrières transatlantiques tourne autour de cette réalité des rapports entre l’Europe d’hier, l’Occident d’aujourd’hui et l’Afrique noire. C’est dire que la réponse qui en découle tout naturellement, éclaire de mille éclats de la Vérité, cette page tragique de l’histoire de l’Afrique et du peuple noir. Ce génocide sur lequel, jusqu’alors, l’Occident s’est, par diverses formes de terrorisme dont il a l’art du secret et le secret de l’art, réservé le monopole de la narration. Un droit de regard exclusif par lequel il s’est institué Juge, Partie, Jury et au surplus Exécuteur testamentaire pour la partie du peuple noir qu’il a déportée pendant quatre siècles comme bêtes de sommes, par l’une des plus terribles violences, pour son bien-être et son confort.

Lorsqu’ils encensaient Pétré-Grenouilleau, les médias français n’ont jamais, je dis bien jamais, invités des contradicteurs noirs face à lui. Il y a en des tonnes sur la place de Paris. Pourquoi ? Parce que nous n’étions pas dans un débat universitaire mais bel et bien dans de la propagande occidentalo-occidentale. Nous discutons de traite négrière transatlantique. Restons sur celle-là. Je ne minore pas les effets de la traite arabe, mais c’est un autre débat. C’est justement le travers du débat sur cette question. Pourquoi chaque fois que les occidentaux sont acculés sur leurs turpitudes ils veulent se défausser sur celles des autres ? Il n’y avait pas d’esclavage en Afrique à cette période-là. L’Afrique connaissait du servage, on ne peut le nier. Les serfs étaient tellement bien intégrés qu’il arrivait que certains terminent à la tête d’un royaume. Chose impossible dans un système esclavagiste. Je trouve que notre débat pour plus de clarté devrait concerner des périodes précises pour qu’on sache de quoi nous parlons. La transfiguration de l’Afrique vient de cette triste incurie. Toutes les structures actuelles de l’Afrique sont la conséquence de ce démembrement. L’Afrique était constituée de grands ensembles culturels et linguistiques. Ce sont les occidentaux qui ont saucissonné le continent pour mieux l’assujettir. Tous les ersatz de cultures africaines contemporaines sont des pâles réminiscences de l’Afrique majestueuse de l’avant traite atlantique. Je vous le confirme, en France il y a un ostracisme intellectuel sur cette question, ne vous déplaise. On ose organiser des ventes aux enchères d’objets et documents sur cette barbarie sans que cela n’émeuve personne, à part quelques associations noires. Alors que tout le travail de recherche reste à affaire. On empêche les chercheurs noirs qui ne font pas partie du système de consulter certains documents. Les descendants des grandes familles négrières refusent de mettre sur la place publique les archives de leurs ancêtres. C’est dire tout le mépris que cela suscite. Les pouvoirs publics se comportent comme si cette histoire n’avait rien à voir avec la république. J’ai le sentiment qu’elle ne concerne que les originaires des DOM-TOM. Combien de chaires sur cette abomination dans les universités françaises ? C’est à peine depuis 2 ou 3 ans qu’il y a un balbutiement de recherche.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès