L’ambassadeur de Chine en France a prévenu Henri Sérandour que des officiels chinois n’hésiteraient pas à arracher le badge "Pour un monde meilleur" arboré par les porteurs de la flamme olympique...
L’information est rapportée par nos collègues de l’Equipe. Hier, l’ambassadeur de Chine en France, M. Kong Quan a menacé les athlètes français participant aux relais de la flamme d’arracher de leur poitrine, le badge "Pour un monde meilleur". Récit.
Coup de sang de Kong Quan
Lundi 7 avril. La flamme olympique est censée faire le tour de Paris. Elle y parvient au prix d’un effort terrible : manifestations, répressions par les forces de l’ordre... Pris au milieu de ces enjeux politiques, les athlètes ne sont pas épargnés : crachats, coups, insultes...
On en oublierait presque que certains arborent un léger signe de défiance à l’égard du régime chinois : le badge "Pour un monde meilleur". Un symbole très consensuel. Mais c’est déjà trop pour l’ambassadeur de France en Chine.
David Douillet : "Ils vont voir ce qui va leur arriver"
M. Kong Quan, fou de rage, passe un coup de fil au Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Il tombe sur le chef de cabinet du Président, Jean-Paul Clémençon. Kong Quan lui intime l’ordre d’empêcher les relayeurs de la flamme olympique de porter le badge. Jean-Paul Clémençon fait aussitôt suivre l’information à son patron, Henri Sérandour. Furieux, Sérandour en informe à son tour les responsables de l’initiative "Pour un monde meilleur". David Douillet, à la pointe du mouvement prévient : "Ils n’ont qu’à essayer de me l’enlever et ils vont voir ce qui va leur arriver !"
Henri Sérandour : "Un badge avec des menottes"
Le président du CNOSF, Henri Sérandour, tente d’obtenir une réaction du CIO à cette menace chinoise. La réponse du Comité international fait l’effet d’une douche froide : il n’est pas favorable au port du moindre signe distinctif... Henri Sérandour s’emporte alors : "J’ai obtenu des athlètes qu’ils portent un badge qui n’attaque pas directement la Chine, mais qui demande selon un monde meilleur. Si les Chinois le désirent, nos athlètes, au contraire, peuvent aussi arborer un badge avec les menottes." La flamme a quitté la France pour San Francisco. Mais le feu de la polémique, lui, continue de brûler entre Paris et Pékin...