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Commentaire de 5A3N5D

sur L'affaire du mariage annulé : esquisse d'une analyse profonde du problème


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5A3N5D 7 juin 2008 15:14

@ Alchimie,

et il est évident que cette même juge aurait pu conclure par une décision complètement inverse avec la même perfection dans son argumentaire juridique.

Impossible. Les faits sont juridiquement fondés : vice de consentement.

Dès lors, le juge ne peut appliquer que le texte correspondant à la qualification des faits. Si la cour d’appel donne un arrêt différent de celui du TGI, il y aura du soucis à se faire sur l’indépendance de la justice.

Pourquoi tous ces braves juristes et avocats rejettent-ils ainsi leur rôle symbolique (quand ça les arrange bien sûr) pour se barricader avec une odieuse lacheté derrière leurs arguties juridiques houspillant le pauvre citoyen pour son incompétence en droit ? ? ?

Si un jour vous connaissez quelqu’un qui se voit condamner à 10 ans de prison, demandez-lui ce qu’il pense de ce "symbole" ?

Il n’y a aucune "argutie juridique" dans ce jugement, uniquement l’application de la loi, et seulement de la loi, que ce soit au niveau de la régularité de la procédure, que du jugement lui-même. D’ailleurs les deux époux s’en sont satisfaits pendant presque 2 mois et n’ont pas fait appel de la décision.

Pour ce que avez trouvé sur le blog de Me Eolas, je pense une fois de plus que vous n’avez pas compris. Voici ce qu’il écrit : "Le mariage, en France, comme tout ce qui touche à l’état des personnes, est d’ordre public : la procédure doit être communiquée au parquet pour qu’il indique sa position."

Ce qu’il a voulu dire, c’est qu’en annulant le mariage, les deux mariés ont changé d’état : de mariés, ils seront "libres" à la fin de la procédure. Il y a donc un changement d’état civil. Et les actes d’état civil ne se rectifient pas sans l’accord du procureur (art. 99 et suivants.)

Cependant, si vous vous êtes marié(e), avez-vous été contraint de demander à l’Etat si votre conjoint était "dans la norme" du moment ? J’ai des doutes à ce sujet. Donc, le choix du conjoint n’est pas "d’ordre public" et c’est encore une chance ! Il n’y a que dans certaines circonstances que l’ordre public peut s’intéresser au mariage, et même dans le choix du conjoint (conjoints ayant un lien de parenté, mineurs, sous tutelle, défaut de consentement, vice de consentement, etc...) Et je trouverait amusant que vous estimiez que le "vice de consentement" qui a donné lieu à cette affaire ne soit pas d’ "ordre public" : c’est la loi, donc c’est une disposition d’ordre public, même si beaucoup contestent ce fait.

Au final, ne jeter pas l’anathème sur les juristes et gardez votre "lâcheté" pour vous : vous n’entendez rien à leur langage. Et vous n’êtes pas le seul.


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