Les deux éléments que vous donnez illustrent je crois la difficulté de l’évaluation dans l’éducation et ne sont pas forcément probants :
- les résultats au bac de Diwan, régulièrement cités comme une preuve de l’efficacité du bilinguisme, ne concernent qu’un nombre restreint d’élèves, dont le profil sociologique est sans doute bien différent de l’ensemble des jeunes bretons (et les résultats scolaires sont en général fortement corrélés avec l’origine socio-culturelle). Il me parait hasardeux de tirer des conclusions de ces résultats.
- concernant les résultats CE2, je n’arrive pas à ouvrir le lien. Mais je suis là aussi un peu dubitatif : les enfants n’étant pas des rats de laboratoire pour lesquels, dans une expérience, on peut ne faire varier qu’un seul élément à la fois, comment peut-on attribuer à une seule cause (l’enseignement bilingue) une évolution des résultats dans une situation complexe où interagissent de multiples facteurs ?
En Corse, les résultats aux évaluations CE2 des classes bilingues sont d’ailleurs brandis avec assurance, lorsqu’ils sont bons, par les militants de la filière bilingue, et rapidement évacués, lorsqu’ils sont mauvais, par les mêmes : dans ce cas bien sûr, le bilinguisme n’y est pour rien. Inversement, ces résultats sont brandis, lorqu’ils sont mauvais, par les adversaires du bilinguisme, comme le preuve absolue de l’effet négatif de l’enseignement bilingue.
Les uns et les autres me paraissent ignorer les exigences méthodologiques et la difficulté de l’évaluation dans l’éducation.