Je suis tout à fait d’accord avec ta remarque sur le bon sens. Ca n’a rien de rigoureux, mais ça nous permet quand même d’envisager que le soleil se lèvera demain, comme depuis notre naissance, et conformément à de nombreuses théories.
Le formalisme adopté concerne deux choses. D’une part la manière de laquelle on modélise un phénomène. Par exemple, considèrera-t-on la lumière comme une onde, comme un flux de particules, ou comme autre chose, peut-être étranger à notre culture ?
Par ailleurs, cela concerne les règles qui font qu’à partir d’un ensembles d’énoncé considérés comme vrais, on pourra déduire d’autres énoncés que l’on pourra également considérer comme vrais. Dans le monde contemporain, il s’agit essentiellement de la logique du premier ordre et des axiomes mathématiques, exprimés dans le langage formel mathématique. Cela n’est pas universel : certains sujets d’étude sont mieux décrits par la logique intuitionniste, l’algèbre non commutative, dans d’autres langages formels : lamdba-calcul, ...
Autrefois, et encore dans d’autres cultures, on emploie d’autres formalismes. Dans le monde grec, c’est la logique aristotélicienne qui prédominait (Socrate est un homme, tout homme est mortel, donc Socrate est mortel). C’était la théorie des quatres éléments qui était la plus en vogue, et que l’on confondait à l’époque avec "les faits".
Pour aller plus loin, on peut considérer toute cosmogonie comme un formalisme destiné à décrire le monde. Un formalisme bourré de défauts pour les matérialistes que nous sommes, mais qui n’empêchait de prévoir certains évènements. Par exemple que le soleil se lèvera demain parce que tel dieu accompli tous les jours une action qui provoque le lever du soleil. Ca ne permet pas de marcher sur la Lune, mais ça permet par exemple à ceux qui y adhèrent de savoir ce qui les attend après la mort (c’est quand même bien plus utile), ou de faire durer leur civilisation plus longtemps que la nôtre.
J’espère avoir éclairé ta lanterne.