@ l’auteur
Je suis parfaitement d’accord avec vous lorsque vous dites que la philosophie économique libérale n’est appliquée par aucun Etat. Et lorsque vous insinuez que le problème viendrait de là, il se peut que vous ayez raison.
Mais alors que notre monde est gouverné par une aristocratie, comment voulez-vous que la philosophie économique libérale puisse passer de l’esprit à la lettre ? Croyez-vous sincèrement que les fortunés accepteront que leurs enfants renoncent à leur héritage, comme cela est conseillé par les vrais libéraux ? Non, l’aristocratie manipule les libéraux sincères (dont vous êtes sûrement) pour déréguler sans se soumettre aux contraintes du libéralisme. Le beurre, l’argent du beurre et la crémière… vous connaissez la chanson !
En revanche, sur les prélèvements obligatoires, vous faites fausse route. Tous les continents se sont initialement développés sous la double tutelle du prélèvement obligatoire et de l’Etat… à l’exception du continent Africain. Même aujourd’hui, en Afrique, le pouvoir de l’Etat ne rayonne guère au-delà de la capitale (à l’exception de la RSA où existe un Etat fort), et les impôts, introduits par les Européens, sont souvent forfaitaires. Dans ces conditions, le développement de la science, de la technologie et des infrastructures y est plus difficile. Et si l’Afrique a pu être aussi facilement conquise et exploitée, c’est bien parce qu’il n’y avait pas d’Etat fort face aux pays colonisateurs.
Toujours sur le prélèvement obligatoire, je vous ferai remarquer que les dividendes versés aux actionnaires en sont un. En tant que consommateur, je préférerai que les produits ou services coûtent moins chers, et qu’on ne m’oblige pas à cotiser pour les actionnaires en les consommant (les produits bien sûr ; pas les actionnaires ahah). Et si j’étais salarié, je souhaiterai que les actionnaires prélèvent moins sur ma fiche de paie.
J’ai beaucoup de sympathie pour les vrais libéraux, et je suis également pour favoriser la liberté individuelle le plus possible (et nous avons il est vrai, de la marge !). Mais la nature même de l’homme (être individuel et collectif) comme la conception philosophique de la liberté (qui est infiniment plus complexe que ne le laissent entendre les libéraux) conduisent le libéralisme à demeurer un royaume enchanté.
Bien cordialement