L’auteur : "ceux qui vouent ainsi Goldman aux gémonies passent pourtant à côté d’un
fait essentiel et qui expliquerait en grande partie le succès
phénoménal de cette Banque : ses cadres dirigeants excellent tout
simplement dans leur métier."
C’est cela, oui. A moins qu’elle n’ait des relations au plus haut niveau ?
Le 21 septembre 2008, en raison des pertes considérables subies par leurs implications dans la crise des subprimes,
le groupe demande et reçoit l’approbation de la Réserve Fédérale (FeD)
pour un changement de statut : de banque d’investissement (investment
bank) elle devient la quatrième holding company du pays.[2]. Le groupe peut alors bénéficier des nouvelles liquidités de la Réserve Fédérale (FeD) débloquées par le plan Paulson. [3]. Henry Paulson
étant ancien président et directeur de la banque Goldman Sachs des
critiques s’émeuvent de ces conflits d’intérêts possibles stipulant que
la firme tire bon partie du plan Paulson (cela la sauve) et
certainement meilleur partie que les autres compagnies . Notamment le fait que l’un des vrais concurrents de GS, Lehman Brothers, ait été écarté du sauvetage]. On mentionnera aussi que l’homme, supervisant la gestion des fonds du plan, est un ancien de GS.
Ce sauvetage semble ne pas être sans contreparties : le capital de
Goldman Sachs change de mains. Ainsi officiellement Warren Buffett
rentre dans le capital de la banque en injectant 5 milliards de dollars.
Goldman a reçu au total 10 milliards du Trésor américain dans le cadre du TARP (Troubled Asset Relief Program).
La banque a mis en réserve 6,65 milliards pendant le trimestre pour
les rémunérations et primes de son personnel, un domaine délicat alors
que l’administration Obama veut limiter les salaires dans le secteur
bancaire. Cela représente une hausse de près de moitié par rapport aux
trois mois à fin mai 2008.
C’est à la banque d’affaires que le capitalisme doit tous ses maux
depuis la Grande Dépression. La liste des anciens de Goldman Sachs qui
occupent les plus hautes fonctions de l’administration économique des
Etats-Unis est interminable, les « goldmanistes » sont partout. Leur
recette ? Acheter puis revendre des investissements qu’ils savent
infructueux à terme, en profitant de vides juridiques laissés béants
par les anciens de « La Firme ». Faisant ainsi gonfler les bulles
spéculatives aussi rapidement que leurs profits. Première à
s’engouffrer dans les mouvements spéculatifs en 1929, Goldman Sachs est
aussi celle qui accepte à la fin des années 1990 d’introduire
prématurément en Bourse des start-up high-tech à la valorisation
extrêmement volatile. La bulle Internet n’a d’ailleurs pas tardé à
exploser. C’est ce même schéma que la banque a reproduit avec les «
subprimes » en acceptant de déguiser et de revendre des emprunts
qu’elle savait toxiques. Selon le magazine américain, même la flambée
des cours du pétrole de 2008 serait à imputer à un accord passé en 1991
entre les dirigeants de la banque et le gouvernement américain. Mais
avec la crise, l’argent des investisseurs se fait plus rare. La banque
se lance donc à l’assaut de l’argent du contribuable américain. Après
avoir capté des milliards de dollars que le gouvernement américain a
dépensé pour les plans de relance, la banque d’affaires a une nouvelle
cible : le marché des crédits carbone.
Voir aussi : http://www.rollingstone.com/politics/story