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Commentaire de Gazi BORAT

sur Dérapage d'Hortefeux : démission du ministre !


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Gazi BORAT 11 septembre 2009 17:51

Sur la xénophobie d’avant-guerre, la méfiance à l’égard des étrangers, le rejet des réfugiés.. une pensée politique proche de celle d’un Hortefeux, garant de « l’Identité Nationale »qui n’hésita pas à tenir à Vichy (le sarkozisme adore les symbole) un colloque sur l’immigration ..

Dans une lettre datée du 10 mars 1934,adressée au préfet par le comité directeur de l’Union des maires de Paris concernant « les étrangers (plus particulièrement “Israélites allemands”) » les auteurs estiment que « le nombre des étrangers qui ont envahi certains quartiers de Paris, ces temps derniers, est incalculable...

"Que valent physiquement ces réfugiés sous-alimentés depuis longtemps, atteints souvent de tuberculose ou de syphilis ? N’y a-t-il pas un véritable danger social à admette sans contrôle de véritablesdéchets humains ? »

Les auteurs poursuivent en ajoutant que l’on compte à ce moment environ 10 000 enfants israélites dans le département de la Seine.

« Un dixième seulement de ces étrangers peuvent être considérés comme réfugiés politiques. »

 Après avoir noté que les nouveaux venus concurrencent dangereusement les nationaux sur le marchédu travail, et que les femmes se livrent à la prostitution, ils affirment que, « d’après certaines campagnes de presse, les intellectuels et artistes réfugiés chercheraient à répandre en France les théories psychologiques
de Freud sur la sexualité ».

La lettre constate pour finir que ces réfugiés « demeurent foncièrement allemands ; de plus, ils sont pratiquement inassimilables en raison de leur origine ethnique »

Les militants de l’Action française vont s’appuyer sur tous ces éléments d’actualité pour relancer la propagande antisémite. Ils enchaînent en dénonçant le « complot juif » qui pousse les adeptes des droits de l’homme à les présenter comme d’éternelles victimes. « 

Dès le 13 juin 1933, le président de la commission interministérielle des réfugiés allemands, Henry Béranger, déclare : « La France veut bien être une voie de triage, mais elle ne saurait être une voie de garage. » Des consignes sont données par le ministère des
Affaires étrangères et par le ministère de l’Intérieur pour limiter au maximum
l’attribution des visas

Et la presse ?

la prose publiée dans Gringoire confirme les constats faits par de nombreux historiens sur le virage xénophobe de la presse française à partir de 1934. Les flots de haine qui sont déversés chaque jour visent tous les groupes d’immigrants, sans exception.

Au delà des journaux, les stéréotypes et le mépris à l’égard des « étrangers »
affleurent dans une multitude de romans, mais aussi au théâtre et au
cinéma 1.

Ce discours national-sécuritaire réitère sans cesse la même histoire. Six ans après cette année 1934, un gouvernement français promulguera les lois les plus honteuses de notre histoire.

Le triste Hortefeux, par son dérapage peut-être aussi contrôlé que le furent Jean Marie Le Pen, est-il un signal à l’attention de la frange la plus réactionnaire de l’électorat UMP ?

SOURCE : http://www.reseau-terra.eu/IMG/pdf/NOIRIEL-_Chap_6.pdf

gAZi bORAt


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