Citation de Didier :
Je réexplique ma position de manière différente : nous étions dans un processus de construction européenne à la continuité majoritairement non constestée. Le mouvenemt de mondialisation n’a rien à voir dans la construction européenne. Jusqu’à présent on prenait acte de ce phénomène « mondialisant » sans le remettre en cause - peut être à tort - et la construction européenne de manière pragmatique l’intégrait. On nous a proposé un Traité donnant à l’UE des moyens politiques pour canaliser le processus de mondialisation et voilà que ceux là même qui contestent cette mondialisation ont refusé les outils proposés par le TCE pour en canaliser les effets, mélangeant de mon point de vue des questions différentes. Vous serez sans doute d’accord avec moi pour dire que le rejet du TCE n’entrave en rien le processus de mondialisation mais qu’à vouloir ignorer les contraintes qui s’imposent à elle, l’UE perd toute possibilité d’influer sur son développement qui j’en suis d’accord, est dangereux.
Il est tout a fait surprenant de dire que le TCE était un moyen de canaliser le processus de mondialisation.
Il est beaucoup + réaliste de penser que cette orientation était à la pointe des effets nefastes de la mondialisation, et ceci par une série d’aspects.
Mais il est exact qu’une grande partie de la gauche et la totalité de la droite en France, en estimant que l’économie devait sortir du champ de la démocratie, ont profondement affaiblit la force des fondements positifs de nos sociétés européennes...
Même si ce processus n’est ni spécialement Français ni spécialement européen.
On le retrouve aux USA avec les mêmes consequences sociales et des troubles qui parcourent en profondeur la société et qui pourraient à tout moment surgir avec une extreme vigueur sur la scène politique.
Le TCE en essayant de couler dans le bronze, dans les fondements textuels l’agression contre les principes démocratiques soulignait ce processus en Europe.
Et ça c’était tout à fait inedit.
Passer de politiques concretes menées sans l’assentiment éclairé des populations à une situation où on leur demandait de se dépouiller de leur souveraineté, casser leurs prospérités, faire reculer les principes démocratiques, pousser aux racismes et xenophobies internes en jetant les peuples les uns contre les autres, c’était indeniablement trop.
Les populations européenns avaient goûté au concret de ces politiques et « on » leur demandait de signer sur le bas d’un contrat leur acceptation définitive de celles-ci et leur renoncement à pouvoir un jour en changer les règles du jeu.
Ca sucite, sucitait, sucitera forcement des reactions de + en + nerveuses des populations ...
Les gens ne sont pas des imbeciles.
Penser que c’est grace au calcul du courant de Fabius que le non ait gagné est très limite et part du principe d’un contrôle qu’aucun parti n’a sur son électorat.
Celà parait très peu probable (d’ailleurs ce genre d’attitude qui se conclut en général par une poussée de reconnaissance des personalités ne s’est pas retrouvé sur Fabius, celui-ci restant derrière Besancenot !)..
Il est fort possible d’ailleurs que, si Fabius s’était rangé dans le Oui il eut donné quelques raisons de + de dire NON au peuple français.
Il est d’ailleurs, pour constater l’inanité d’un tel argument, que de voir le vote hollandais et notemment les sondages dans ce pays qui donnent à penser que la majorité de l’electorat qui votait à gauche a voté non. Pas besoin de Fabius là dedans.
La mondialisation peu respectueuse des populations continue, ça c’est sûr. Et elle comprend une série d’acteurs plus ou moins démocratiques. Le fait que la tentative de recul de la démocratie par le TCE dans la zone Europe ait été repoussée par les populations européennes est une très bonne nouvelle.
Insuffisante mais déjà très bonne et il me semble utile maintenant de pousser à ce que les representants européens dans les grandes instances mondiales, par exemple l’OMC et le FMI, soient sous un contrôle démocratique rigoureux et non extremement flou, et, pourquoi pas, par des mandats electifs directs.
Se poser ces questions, demander la transparence, le contrôle démocratique, la protection des plus faibles, l’extension de la démocratie, me semblent des aspects + féconds, répondant mieux aux attentes des populations, répondant infiniment mieux à des critères d’efficacité economiques que d’essayer sans cesse de dévaluer un sursaut populaire en faveur de la démocratie.
Que des dirigeants à l’esprit peu respectueux de l’esprit démocratique continuent d’appuyer sur l’accelérateur en essayant de nier une volonté populaire très probablement majoritaire en Europe (dés lors qu’il existe un débat libre et éclairé), que ceux-ci nomment des gens dans les instances économiques mondiales qui se moquent completement de ce désir populaire montre combien existe un puissant écroulement moral dans une partie des dirigeants politiques français.
Ca montre qu’il n’y avait pas que la politique du TCE qu’il fallait repousser mais égalemennt les politiciens qui en étaient les inspirateurs.
Il est exact que l’irruption de la volonté démocratique sur le terrain de la mondialisation rencontre une série d’obstacles en Europe : Les inspirateurs du TCE, les soutiens du TCE, une grande partie des gouvernements européens qui se refusent, ne veulent pas, se crispent sur leurs renoncements plutôt que de laisser passer l’air frais et vivifiant de la democratie.