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Commentaire de PELLEN

sur Comme l'argent, l'électricité doit avoir une odeur


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PELLEN PELLEN 20 janvier 2010 16:51

Vous n’exprimez là que le dogme, sous la forme d’un postulat, selon lequel dans un monde en perpétuelle expansion démographique, scientifique, technologique et économique - par le biais de l’accession progressive des pays pauvres à un niveau de vie décent -, il est possible de satisfaire les besoins élémentaires du plus grand nombre en diminuant l’intensité économique de la communauté internationale. On se demande bien par quel raisonnement sioux vous parvenez à une conclusion aussi péremptoire qui, selon vos dires, ne ferait plus débat... ou alors serait le signe d’une malhonnêteté intellectuelle patente. Ne confondriez-vous pas, par hasard, cette conclusion, dont vous revendiquez sans doute le caractère rationnel, avec les préceptes idéologiques qui vous animent ? Ou, peut-être, la confondez-vous avec le besoin d’une nécessaire diminution de l’intensité énergétique...


Voyons voir : sans porter atteinte à quelque intérêt que ce soit, vous divisez par 4 nos besoins d’énergie à échéance de... disons 20 ans. Et après, que faites-vous ? Vous divisez encore par 4 (ou par un autre facteur) sur les 20 ans suivants, par je ne sais combien sur les 20 ans d’après et ainsi de suite ? Mais, cher Monsieur, la population mondiale aura sensiblement cru, entre temps, comme aurons cru ses besoins traditionnels et, plus encore, ses besoins, nés du progrès scientifique et technique.

Si vous me dites maintenant que l’on ne divise par 4 qu’une seule fois, alors vous ne réclamez, somme toute, qu’une pause économique bien douloureuse, dont on se demande quelle peut en être la justification au regard de résultats prévisibles bien inquiétants.

« Quels que soient les mix énergétiques, aucun ne permettra de remplacer les énergies fossiles tant que nous resterons dans une logique de croissance » 
Encore une vérité définitive assénée, sans l’ombre d’un doute - sous la forme du slogan éculé, cher à Hulot et à Bertrand - à l’appui de laquelle vous n’avancez aucun argument. Au risque de vous sembler provocateur, je vous répondrai «  il le faudra bien, pourtant ! ». J’ajouterai même que « seuls, les progrès scientifique, technique, technologique et industriel ont quelque chance de nous permettre d’y parvenir »
Or, vous faite sans doute partie de ceux qui voient dans ce progrès le mal absolu qu’il convient de combattre, le mal que, de fait, nombre de vos amis ne se privent pas de combattre, brûlant du même coup les seuls vaisseaux susceptibles de nous conduire vers le salut.

Voyez-vous, cher Monsieur, ma vision de la civilisation humaine est essentiellement dynamique, à l’opposé de la vôtre qui semble proclamer la fin de l’Histoire ; comme si, de toute éternité, un rendez-vous crucial avait été donné à l’Humanité en ce 21 siècle, au terme duquel le 22 ème serait ou ne serait pas. Ma vision se caractérise par une constatation simple : « rien ici-bas n’est jamais définitif, rien n’est jamais dit d’avance ».

En tout cas, je vous mets aujourd’hui au défi de démontrer qu’il peut ne plus exister une certaine proportionnalité entre la consommation énergétique de la société et la satisfaction de ses besoins réputés élémentaires par une majorité de ses sujets.

Cordialement,

André Pellen  

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