@ Viking
1- Les expériences de Milgram, que le documentaire de Christophe Nick contribue à faire connaître si heureusement, permettent de comprendre entre autres choses le leurre de l’argument d’autorité que je préfère nommer « leurre d’appel autoritarien », comme je l’explique en fin d’article, en reprenant le qualificatif « autoritarien » avancé par Milgram pour décrire un individu qui ne trouve son équilibre psychologique que dans une adhésion aveugle à l’autorité.
2- En outre, la méthode d’investigation de Milgram reprise par J.-L. Beauvois permet de réfléchir aux variétés d’information.
- il est évident qu’une recherche sur la soumission à l’autorité ne pouvait se faire par simple enquête de sondage, car personne se sait comment il réagit, ou, s’il le sait, personne ne veut le dire. Donc l’information donnée, c’est-à-dire livrée volontairement par le sujet, était une voie exclue.
- La recherche d’une information extorquée était donc la seule voie pour accéder à une information fiable : il était donc nécessaire de désorienter les sujets par des leurres pour qu’ils livrent à leur insu et contre leur gré des informations sur leur conduite envers l’autorité qu’ils n’auraient jamais pu ou voulu livrer : le sujet de l’expérience est dissimulé, le tirage au sort est truqué. Voyez ce qu’ont fait Günter Wallraff dans « Tête de Turc » et récemment Florence Aubenas dans « Le quai de Ouistreham ». Paul Villach