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Commentaire de bluebeer

sur Cantona contre les géants


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bluebeer bluebeer 4 décembre 2010 13:23

Bonjour à tous.

Deux types d’agoravoxiens. Ceux qui ont quelque chose en banque et ceux qui n’ont rien. Appartenant tristement à la seconde catégorie, je n’ai aucun mal à choisir mon camps. Mais la chance insolente viendrait-elle à me sourire et serais-je aujourd’hui l’heureux gagnant de l’Euromillion, n’en viendrais-je pas tout naturellement à vendre mon âme au clan des nantis ? Car faible est la chair et plus faibles encore les convictions qui en découlent. Peut-être, mais je n’en suis pas sûr.

Car quand bien même serais-je tout-à-coup scandaleusement riche, pour reprendre un thème rabâché, je serais bien embêté. Que faire de tous ces fafiots ? Les banques, ce n’est plus sûr, ça peut chuter à tout moment. Il suffit qu’une bande de pouilleux malandrins illuminés demandent à récupérer leurs maigres avoirs pour que tous mes zéros soient engloutis dans le maelström financier qui s’ensuivrait immédiatement. A quoi ça tient la magnificence. Sic transit gloria mundi. Je pourrais acheter des briques et les louer, bien sûr, mais si tout les systèmes bancaires s’écroulent, je serais pas plus payé pour mes briques, et comme valeur nutritionnelle, la brique, c’est proche de zéro. L’or, les diamants, pareil. Même la drogue. Monde cruel qui va même jusqu’à précariser les nantis et les rôle-modèles que nous nous sommes choisis.

Bon enfin, ce qui arrive, c’est un peu un remake de Stalingrad. A force de créer de l’argent dette et de vouloir gagner la course à la rapacité, les financiers se sont beaucoup trop éloignés de leurs bases. Les lignes d’approvisionnement sont distendues, fragiles : au fur et à mesure de la surenchère spéculatrice, la confiance s’élime. Il suffit que ces moujiks bolcheviques de pauvres en prennent conscience, et c’est la cata. Les banques distribuent un argent qu’elles n’ont pas réellement, uniquement des codes binaires sur des disques durs. Argent des riches, argent des pauvres, c’est la même monnaie électronique, impalpable, évanescente, facile à créer, juste quelques frappes de clavier. Les marchés financiers, en l’absence de devises trébuchantes et sonnantes, ne vivent que de la « confiance » des investisseurs en leur réputation. Et c’est bien là que le bât blesse : rien n’est plus facile que d’écorner la confiance. Rien de ne flambe plus vite que la panique.

Si cette mauvaise graine de sédition se répand, que les citoyens ordinaires secouent trop fort la barque, il ne restera à nos gouvernement libéraux qu’une alternative : interdire aux citoyens de retirer leur argent. Interdiction de posséder. Amusant d’imaginer le libéralisme aboutir à une caricature du communisme.


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