La mise en forme hystérique des manifestations a toujours été utilisé par les
américains, autant dans les affaires de mœurs que dans la politique.
Elle prend un pied dans l’histoire : Faut-il rappeler les manifestations
au dix huitième siècle contre les anglais qui marquèrent les premiers pas
du pays vers l’indépendance.
« Shame on you » échos du roman « la lettre écarlate » de
Hawthorne, qui dépeint les mœurs d’une société puritaine, marquant d’une lettre
infamante une pauvre femme accusée faussement d’infidélité conjugale.
Hystérisation et populace : L’un confortant l’autre, comme deux
alcooliques se soutenant dans leur pire travers, mais donnant au monde
l’illusion d’une légitimité d’ordre quasi divine.
Au niveau politique, rappelons le rôle de la CIA, en 53, en Iran, afin
de chasser du pouvoir le docteur Mosssadeg, qui avait nationalisé les puits de
pétrole, et viré les américains. Ceux organisèrent et payèrent des
manifestants,
à laquelle se rallient des militants non prévenus ; ses agents renversent
les statues et symboles de la monarchie, pour provoquer une riposte des
monarchistes, en particulier de l’armée ; des mosquées sont également
attaquées. Un opérateur de la CIA racontera : "la scène ressemblait à
un film de Cecil B.de Mille"... Le scénario fonctionne. M.Mossadegh est
arrêté, le Shah rentre en Iran, et retrouve les pouvoirs dont son père avait
été privé en 1941.
Ne soyons donc pas dupe de ce bourrage de crâne, qui s’appuie faussement sur le bon sens populaire