Bonjour, Pastori.
Nous sommes habituellement d’accord, notamment sur les questions de politique française, mais là nous divergeons « grave » comme disent les jeunes.
Des étrangers friqués, il y en a, évidemment, et ils constituent de fait une source de revenus importants pour la Suisse. De la même manière, le secret bancaire et son corollaire le blanchiment d’argent sale constituent encore, malgré de très timides progrès, l’un des piliers de l’économie helvétique.
Pour autant, il convient de ne pas caricaturer : seule une petite partie des Suisses tire un profit direct et substantiel du statut bancaire du pays, les autres exerçant les mêmes métiers que leurs voisins européens. D’autre part, vous oubliez que la Suisse, outre les industries chocolatière ou horlogère (en déclin), est également un pays industriel dont les production, notamment en mécanique de précision, sont unanimememnt appréciées. Sans oublier évidemment le toruisme, servi par des paysages fabuleux.
Accuser la Suisse d’organiser le pillage et d’exploiter la sueur des travailleurs est, hélas, en partie vrai si l’on reste obnubilé par son seul rôle bancaire. Mais il ne faut pas se leurrer : ce rôle n’existe que parce qu’il a été très longtemps encouragé par les autres nations européennes. Les accords bancaires bilatéraux passés, ou en voie de l’être, pour soi-disant régler le problème de la fraude fiscale, montrent d’ailleurs que l’hypocrisie perdure, au-delà d’une part du feu réduite à la portion congrue. La Suisse bancaire n’existe que parce que les oligarchies des pays voisins le veulent bien. C’est donc sur un collectif qu’il convient de tirer, et pas seulement sur l’exécutant bien commode des évasions fiscales et autres petits arrangements avec les émirs ou les dictateurs de la planète.
Cordialement.