Je pars du point de vue d’un principe législatif qui pose la libre disposition de soi comme référence à de nombreuses lois. La plupart des crimes et délits, sinon tous, contreviennent à ce principe. Même le vol simple d’un bouquin dans une librairie qui, s’il n’est pas une agression directe contre une personne, est une atteinte à la sphère de la personne.
Le consentement dans tous les domaines, sexualité, contrat de travail, etc, fait partie de ce principe.
Il n’est donc en aucun cas question de justifier un comportement qui contrevient à ce principe. Agression, vol, viol, escroquerie, etc, sont des atteintes à l’individu et au final à la société qui reconnaît cette liberté de l’individu à disposer de soi. La distinction entre la liberté et la contrainte est pour moi très claire.
J’ai choisi l’exemple de DSK parce que la relaxe aux USA signifie qu’il ne peut être mis en procès pour ce dont on l’accuse. Il n’est ni jugé ni condamné. Il ne peut donc être qualifié de violeur, ni même suspecté de tel. Il faut l’accepter, d’autant que ce ne sont pas des branques aux States. En conséquence de quoi ce qu’à fait DSK dans la suite 2806 n’est pas un viol. Donc cela relève de sa liberté.
Et à mon sens tout ce qui aujourd’hui pousserait à refaire l’instruction, à maintenir des biais (riche-pauvre, blanc-noir, etc) est de l’ordre du procès d’intention et du déni de justice. Le tribunal de l’opinion fonctionne à plein. J’ai donc bien fait de choisir cet exemple car il illustre comment on juge l’homme sur un comportement qu’on lui attribue et non sur des faits criminels démontrés. C’est son goût pour les femmes, c’est la plainte de Banon, c’est ce genre de choses qui font que certain-e-s le qualifient de violeur. Il y a comme un relent de chasse aux sorcières qui affleure peut-être là.
Je ne suis pas d’accord avec cela. Il n’est ni jugé ni condamné. Mais le matraquage pour faire de lui un violeur est hallucinant. Le bouc-émissaire, l’objet transitionnel des frustrations populaires est tout trouvé. Et en arrière plan implicite ou explicite, l’exigence d’exemplarité justifie les positions procureuriales.
Donc, merci Cosmic Dancer, cet article n’est pas sur « DSK : violeur ou non ? », mais sur la liberté de choix de vie et sur la « sacerdotisation » de l’exemplarité.