Il y a suffisamment de témoignages pour contredire la version officielle, par des gens qui n’ont aucun intérêt partisan à le faire. Dans les jours qui suivaient le 17 octobre, l’Humanité demandait quel était le nombre des victimes face aux témoignages qui s’accumulaient. Elie Kagan, qui était un des rares photographes à être présents sur les lieux a pris des photos qui ne laissent aucun doute sur la violence de la répression et son témoignage est éloquent. Toutes ses photos ne sont pas disponibles sur internet mais elles sont archivées. Le fond du problème est que ce chiffre de 7 morts ne tient pas (même en élargissant le périmètre comme vous dites), et surtout lorsqu’on lit qu’une des victimes est décédée de maladie dans une voiture de police. Et bien que l’on ne sache pas le nombre exact de victimes, le fait de s’en tenir à ce chiffre 7 est un véritable affront à la recherche de la vérité, aux personnes qui ont vécu ces événements. Le fait que la manifestation était interdite n’autorise pas à se livrer à une telle violence. Violence dénoncée par des policiers présents dont celui-ci publié en 1997 dans l’Express, mais ce n’est pas le seul :
(...) Pendant deux heures, ça a été une chasse à l’homme véritablement terrible, terrible, terrible ! (...) Enfin, on a fini par rentrer, faute de combattants. Il y avait un car qui nous suivait, un car de police qui était chargé de ramasser les manifestants. Dans ce car-là, il y avait pas mal de morts. Là, ça a gueulé parce que le commandant n’était pas content qu’on ramène des cadavres. Il disait qu’il fallait les laisser sur place... On était tellement déchaînés qu’on était devenus incontrôlables. L’ambiance était telle que si un officier, ou le patron, s’était avisé de vouloir nous reprendre en main, il aurait été malmené à son tour...
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/histoire/octobre-1961-le-temoignage-d-un-policier_494878.html