MONTPELLIER - Quatre proches du sénateur PS de l’Hérault Robert Navarro, dont son épouse, ont été placés en garde à vue lundi dans le cadre de l’enquête pour abus de confiance visant l’ex-patron de la fédération socialiste du département, a-t-on appris dans l’entourage de l’élu.
Selon le quotidien Midi Libre qui a révélé l’information, dix personnes au total sont entendues par le SRPJ de Montpellier, à la demande de la juge qui instruit une plainte pour abus de confiance.
Parmi elles, quatre sont placées en garde à vue : l’épouse du sénateur, le maire PS d’Avène, Guy Caballe, et deux anciens attachés parlementaires de M. Navarro durant son mandat de député européen de 2004 à 2008.
La plainte initiale avait été déposée en avril 2011 par le PS après la découverte de « nombreuses factures » réglées par la fédération pour des déplacements, notamment en avion, sans lien avec son fonctionnement. Une information judiciaire a depuis été ouverte contre X pour « abus de confiance ».
Robert Navarro, qui avait été exclu du PS en février 2010 pour son soutien à Georges Frêche - décédé depuis - lors des élections régionales, n’a toujours pas été entendu dans le cadre de cette enquête mais devrait l’être rapidement, « mardi ou mercredi », selon une proche du dossier.
Interrogé par l’AFP, Alain Fontanel, secrétaire national du PS et responsable de la tutelle de la fédération, mise en oeuvre depuis septembre 2010, a déclaré que « le PS se refuse à tout commentaire pour le moment ».
M. Fontanel est le mandataire de François Hollande dans l’Hérault pour la campagne présidentielle. M. Navarro avait été membre de l’équipe de campagne de M. Hollande durant les primaires socialistes. Il avait dénoncé en septembre un « flingage politique ».
La direction collégiale de la fédération venait alors d’apporter de nouveaux éléments à l’enquête concernant des frais de bouche, en l’occurrence des factures d’un restaurant représentant 47% du poste « réception » dans le budget de la fédération, avec par exemple 19.710 euros de pizzas pour l’année 2010.
D’autres frais de fournitures, payées par la fédération héraultaise mais livrées au Parlement de Bruxelles, seraient aussi en cause.