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Commentaire de Christian Labrune

sur Sexy Pussy Riots !! Oups !!


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Christian Labrune Christian Labrune 21 août 2012 22:10

@filo

Comme je suis un peu fatigué et quelque peu écoeuré par ce que je lis en ce moment sur AgoraVox, je vais laisser Voltaire vous répondre à ma place par un extrait de l’article « Torture », dans l’Encyclopédie. Vous me direz qu’on n’a pas fait brûler ces pauvres filles, mais c’est que depuis le moyen-âge, il y a eu quand même un certain nombre de bons esprits pour s’élever contre ces sortes d’horreurs. Sinon, on y serait encore. Certains, sur AgoraVox, trouvent que deux ans, pour ces « pétasses » (sic.) ce n’est vraiment pas assez. J’ai même lu il y a quelques mois un message qui protestait parce qu’on prenait la défense d’une femme condamnée en Iran à la lapidation : elle l’avait bien mérité. A quand, en France, un rétablissement du délit de blasphème, assorti des peines ad hoc ? Et pourquoi ne pas rétablir, pendant qu’on y est, ce que Michel Foucault appelait « l’éclat des supplices » ?

Le texte de Voltaire, maintenant :

"Lorsque le chevalier de La Barre, petit-fils d’un lieutenant général des armées, jeune homme de beaucoup d’esprit et d’une grande espérance, mais ayant toute l’étourderie d’une jeunesse effrénée, fut convaincu d’avoir chanté des chansons impies, et même d’avoir passé devant une procession de capucins sans avoir ôté son chapeau, les juges d’Abbeville, gens comparables aux sénateurs romains, ordonnèrent, non seulement qu’on lui arrachât la langue, qu’on lui coupât la main, et qu’on brûlât son corps à petit feu ; mais ils l’appliquèrent encore à la torture pour savoir combien de chansons il avait chantées, et combien de processions il avait vues passer, le chapeau sur la tête.

Ce n’est pas dans le XIII° ou dans le XIV° siècle que cette aventure est arrivée, c’est dans le XVIII°. Les nations étrangères jugent de la France par les spectacles, par les romans, par les jolis vers, par les filles d’Opéra, qui ont les moeurs fort douces, par nos danseurs d’Opéra, qui ont de la grâce, par Mlle Clairon, qui déclame des vers à ravir. Elles ne savent pas qu’il n’y a point au fond de nation plus cruelle que la française.« 

Je vous laisse à deviner ce que Voltaire pourrait penser de l’aventure des trois punkettes et de tant de réactions... médiévales ! »Ecraser l’infâme !" ; c’était devenu sa devise. Apparemment, l’infâme bouge encore.


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