Bonjour JL,
OK, je saisis
mieux votre positionnement.
Je ne sais pas s’il y a encore quelqu’un ici, mais je publie quand même.
Ce
commentaire débordera le cadre du sujet, je m’en excuse, mais il n’est pas
possible de dé-confiner la question des régimes sociaux sans ouvrir le débat
dans le champ politique tout entier.
Je note, JL, qu’il
vous arrive (vous n’êtes pas le seul) de montrer des sortes de réflexes libéraux :
si vous demandez aux hauts revenus de
cotiser plus pour percevoir moins, cela sera compensé subrepticement par des
augmentations d’écarts de la fourchette des salaires bruts, marché du travail
et effets pervers obligent.
Voilà un
modèle typique d’effet pervers du libéralisme incontrôlé. Dans un contexte politique moins libéral, le contrôle des
écarts de salaire est à inscrire au programme, parmi d’autres mesures de
limitations des effets pervers. D’autant
plus qu’aujourd’hui l’offre et la demande sur le marché de l’emploi est
largement plus favorable aux employeurs qu’aux employés. Réalité que les
fonctionnaires ont beaucoup de mal à se représenter, leur recrutement se faisant
par concours, et bénéficiant d’un système de cliquet promotionnel anti retour
et anti licenciement. Système qui conduirait à la faillite inéluctable, si elle
tentait de l’appliquer, l’entreprise privée dépendante d’un marché et de sa
capacité de production.
Sans tomber
dans des extrêmes dont l’Histoire a fait la preuve par l’échec qu’il est
préférable de les éviter, on peut parfaitement trouver un juste milieu entre un
totalitarisme étatique et un libéralisme totalement incontrôlé.
Seulement voilà,
le vrai gros problème c’est l’hémiplégie politique politicienne : si on se
dit de gauche, alors on se doit de rejeter toutes
les idées proposées par la droite, et inversement. Dans une alternance au
pouvoir, le nouvel empereur s’empresse de détruire toutes les traces de son
prédécesseur pour imposer autre chose, qui sera détruit par l’empereur suivant,
etc, etc. Là se trouve l’une des causes majeures de la décadence économique actuelle.
(À cette
hémiplégie s’ajoute celles de deux autres acteurs de la scène économique :
le patronna d’une part, et les esclaves à son service d’autre part, représentés
par les organisations syndicales. Mais ce serait un autre débat, quoique… pas
sûr.)
Pour ma part,
j’entends s’exprimer de bonnes idées dans la bouche de (presque) tous les
hommes politiques à droite comme à gauche (j’en entends aussi de très mauvaises).
Le pire de
tout apparait quand un candidat politique se présente avec un programme qui
contient des bonnes idées de la gauche ET
des bonnes idées de la droite : il se fait ipso facto deux ennemis qui le descendent
en flamme en s’appuyant sur leur hémiplégie respective.
C’est l’une
des causes de l’abstentionnisme, en plus des mensonges proférés par les
prétendants au pouvoir ; bien obligé de mentir pour justifier la disqualification
des bonnes idées du rival (suivez mon regard…).
Comment
sortir de ce merdier politique ?
Je n’en sais
rien. Dans un passé lointain, j’ai mené des campagnes de résistance qui
prônaient l’abstention ostentatoire : chacun passait devant son bureau de vote
en brandissant sa carte d’électeur et en proclamant « n’a pas voté ».
Et si possible, on participait activement au dépouillement le soir. Présence
obligatoire quoiqu’il arrive.
Dans le
système actuel, un « élu » auto proclame sa légitimité sous prétexte de
50% de suffrages exprimés en sa faveur, alors qu’en réalité moins de 35% des
électeurs ont réellement approuvé sa crédibilité. Qu’en serait-il avec 60% d’abstentions,
où mieux, de bulletins blancs comptabilisés dans le nombre de suffrages
exprimés ? Celui qui se dit « élu » dans le système actuel se
retrouve avec seulement 20% de voix.
Pour moi, sans
changement fondamental du système politique actuel, toutes tentatives pour réduire
les inégalités sont vouées à l’échec.
Ne me
demandez pas comment y parvenir ; je me refuse à faire figure de gourou,
en politique comme en tout autre domaine.
Bon, ce
commentaire comporte maintenant plus de 660 mots, alors il est temps de consentir
à le clore.
Pourquoi pas
un prochain billet sur ce sujet ?
Cela contribuerait-il
seulement à faire avancer le schmilblick ?
J’en doute.