Vous écrivez : nos sociétés toujours plus avides de
consommations et tout nous pousse à consommer, les publicités, les hypermarchés et leur système de vente.
Il y a une armée d’alter-consommateurs verts-citoyens-responsables le
ventre bien rempli qui va me tomber dessus mais je pose, quand même, la
question :
Y a-t-il réellement une « société de consommation » (on suppose que
vous désignez par là, les sociétés industrielles ou post-industrielles de ce
qu’il est convenu d’appeler « Occident ») ou bien une société au sein de
laquelle seules certains classes sociales peuvent « consommer » ?
De plus c’est quoi « consommer » ? Les plus
démunis qui peuvent simplement se payer un réfrigérateur pour conserver
leurs
aliments ou une bagnole pour aller travailler sont-ils réellement des
salauds
de « consommateurs » irresponsables ? Qui plus est, ceux qui parlent de
développer les transports en commun sont ceux qui ne les prennent
jamais. A ce propos, il faut simplement passer 10 min. dans un transport
collectif pour se rendre compte du niveau d’incivisme qui a été atteint
en France, par ex.. Cela n’incite pas à utiliser ces modes de
transports.
Si la notion de développement durable correspond à un vide
idéologique, il ne s’agit pas non plus de remettre en cause la
pertinence des thèses décroissantes (qui ont aussi à voir avec
l’application du « donner, recevoir et rendre » et la « décence
commune ») qui sont tout à fait intéressantes, mais d’abord de
s’interroger sur les rapports entre classes sociales et le rapport de
chacune de ces classes vis-à-vis des « modes de consommation ».
En « Occident » (il faut inclure le Japon, les émirats et tous ces
Etats qui ont adopté le modèle économique dominant), la consommation
dont vous parlez c’est cette consommation ludique, transgressive d’une
partie des classes moyennes et « bourgeoises », pas celle des
« smicards » et salariés modestes qui, pour la plupart, veulent
simplement accéder à des biens d’équipement de « première nécessité ».
Après qu’il y ait un « dressage à la consommation » et des innovations
par le biais du néo-capitalisme : des fantasmes qui deviennent
marchandises, le désir objectivé dans la marchandise,etc. bien sûr.
Et c’est ça aussi le cynisme du système : des classes sociales qui « désirent » mais qui ne peuvent accéder à ce désir.
Il faut donc rappeler qu’il y a des classes qui consomment sans produire et des classes qui produisent sans consommer...