La situation a de quoi inquiéter, et pas seulement au niveau de la messagerie. Voir, par exemple, nos articles :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/08/10/washing ton-post-jeff-bezos-journalisme-i-49119.html
Washington Post, Jeff Bezos, journalisme (I)
Le 10 août 2013, Les Echos écrit « L’affaire Prism pourrait coûter 31 milliards de dollars aux géants américains du « cloud » », évoquant une possible perte de confiance de la part des consommateurs d’après un rapport mis en ligne par l’Information Technology and Innovation Foundation (ITIF) qui aborde directement cette question. 20 minutes constate « Prism : L’UE était une cible prioritaire de la NSA, selon « Der Spiegel » », l’article de Der Spiegel
étant à son tour basé sur des sources fournies par Edward Snowden.
Rappelons que, précisément, l’affaire de PRISM et du rôle de la NSA fut d’abord dévoilée aux Etats-Unis par The Washington Post le 6 juin dernier ensemble avec The Guardian au Royaume-Uni. Simultanément, le Government Accountability Office (GAO) des Etats-Unis rendait l’arbitrage actuellement contesté par Amazon. Deux mois plus tard, le rachat du Washington Post par le fondateur et PDG d’Amazon Jeff Bezos intervient alors qu’Amazon
livre un bras de fer avec IBM pour conserver le contrat de nuage
informatique que lui a accordé la CIA. Une situation déjà évoquée dans
notre article « Amazon, indépendance de la presse, fiscalité, CIA... », mais il paraît utile d’ajouter que les révélations du Washington Post et du Guardian sur PRISM ont été diffusées le même jour où commençait, près de Londres, la rencontre de Bilderberg de cette année. Jeff Bezos participait
à cette réunion, de même que David Cameron, José Manuel Durão Barroso
et une large centaine de responsables et « experts » au plus haut niveau
des secteurs public et privé de vingt pays. Nos articles « Bilderberg 2013 : des puissances en crise » (I), (II), (III) et (IV)
ont commenté plus globalement la situation de crise générale qui
accompagnait ladite rencontre. Que deviendra le journalisme dans ce
contexte qui risque d’accroître sa vulnérabilité ? Le 10 août également,
se référant à l’achat du Washington Post par Jeff Bezos, Slate analyse « Pour survivre, les quotidiens doivent abandonner le papier ».
Mais à supposer que tel soit le cas, quelle confiance les citoyens
peuvent-ils faire au Web ? La question des garanties d’impartialité et
d’indépendance des journalistes nous semble être la plus fondamentale,
qu’il s’agisse d’une presse virtuelle ou de la presse papier
conventionnelle. D’où également la nécessité de préserver les blogs
indépendants.
[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/08/10/washing ton-post-jeff-bezos-journalisme-i-49119.html ]
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/08/07/amazon-independance-de-la-presse-fiscalite-cia-49100.html
Amazon, indépendance de la presse, fiscalité, CIA...
Le 7 août 2013, Les Echos commente « La presse américaine en effervescence », à propos de l’achat du Washington Post par le fondateur et principal dirigeant (CEO, proche de PDG) d’Amazon Jeff Bezos juste après l’acquisition du Boston Globe
par John Henry. L’article souligne notamment la fragilité actuelle des
quotidiens US liée en principe à des raisons commerciales. Le Nouvel Observateur écrit à son tour « Amazon : Jeff Bezos ou la « destruction créative » », et Le Figaro : « La vente du Washington Post à une star du Net crée un électrochoc ». Les Echos ajoute « Le rachat du « Washington Post » par Jeff Bezos intrigue », et rappelle que les multinationales du virtuel et de l’électronique se trouvent « de plus en plus sous surveillance outre-Atlantique, notamment pour des raisons fiscales ». Dans le cas d’Amazon,
la question de l’optimisation fiscale a été récemment évoquée à
l’occasion de la réunion des ministres des Finances du G20. Dans sa
rubrique sur la Bourse, Les Echos a annoncé à ce sujet « AMAZON.COM : Le G20 devrait approuver une réforme de la fiscalité des entreprises ». L’affaire avait déjà été traitée l’automne dernier par le Parlement britannique, comme exposé dans l’article de 01.net du 29 novembre « Amazon dévoile son montage d’optimisation fiscale » qui fait référence à deux notes d’Amazon mises en ligne sur le site parlementaire avec les titres « Written evidence from Amazon EU Sarl. » et « Supplementary written evidence from Amazon EU SarL ». L’article du Nouvel Observateur « Pourquoi le PDG d’Amazon a-t-il racheté le Washington Post ? » évoque aussi, entre autres, des critiques adressées à Amazon à propos de sa participation « au programme de stockage de données de la CIA ». L’attribution par la CIA d’un contrat sur un service de nuage informatique fait actuellement l’objet d’un différend opposant Amazon et IBM. Clubic Pro rapporte « Cloud : Amazon et IBM bataillent pour un contrat avec la CIA », alors que ICT Journal avait mis en ligne un article intitulé « Cloud privé. Un gros mandat de la CIA pour Amazon ? ». FAIR analyse « Amazon, WikiLeaks, the Washington Post and the CIA » et CIO expose « What the CIA Private Cloud Really Says About Amazon Web Services ».
Mais quelles pourront être dans ce cas les perspectives d’indépendance
de la presse écrite ? Et quelles précautions juridiques et pratiques
protègent concrètement les données personnelles des clients lors des
achats sur la Toile ? Le 7 août également, France Info signale « G20 : Obama annule sa rencontre avec Poutine », avec le sous-titre « Snowden a refroidi les relations entre les deux pays ». Il y a une semaine, le même média soulignait « Obama parle de la crise de la presse lors d’une interview ... à Amazon », à propos d’un entretien diffusé gratuitement par Amazon en tant que Kindle. Une forme de publicité pour ce type de produit ?
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Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
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