« De quel droit voulez vous interdire ceux qui le souhaitent de se suicider ? »
Il s’agit effectivement d’une question de droit mais ce n’est l’auteur de cet article qui se permet un droit de regard sur la mort d’autrui.
L’auteur nous renvoie à une réflexion de fond sur un fait sociétal dont la compréhension mature nécessite qu’on en connaisse toutes les dimensions (médicales, sociales, juridiques, psychologiques) ainsi qu’un retour d’expérience de pays voisins avec lesquels, pour certains, nous partageons une culture commune (Belgique et Suisse).
Je trouve donc cet article très bien documenté. Et votre réaction épidermique, ne reprenant aucun des arguments avancés.
Que 92 % des sondés soient pour l’euthanasie est très attendu vu que tout le monde a peur de souffrir et également peur de la mort. Un sondage portant sur une peur ne peut que donner ce résultat qui n’a pas d’autre signification que ce qu’on savait déjà sur ces peurs.
Cet argument que vous avancez est dont dévoyé.
« votre point de vue, quand cela concerne une affaire PRIVEE de mort assistée, n’a pas à être exprimé »
Ce n’est pas l’amour du droit d’expression qui vous étouffe !
Toute la législation concerne le droit privé. Tout débat démocratique concerne le droit privé.
Je vous renvoie donc votre première question : de quel droit interdiriez-vous à l’auteur d’exprimer son point de vue sur un sujet de société ?
Il y a quelques années j’ai assisté à une conférence-débat sur l’euthanasie (sous les différentes formes que cite ici l’auteur de cette contribution).
Tous les médecins et infirmiers présents ont exprimés un refus explicite de l’euthanasie. Il s’agissait pour l’essentiel de professionnels de santé exerçant en services de soins intensifs, confrontés au quotidien à la souffrance, à la mort et à la mort douloureuse.
Ils savaient donc de quoi ils parlaient, étant de plus confrontés à des demandes de proches des malades dont ils avaient la charge. Tous ont argumenté que l’existence même de ce débat était la conséquence d’un déficit en unités mobiles de soins palliatifs.
La question que l’on peut soulever concerne les intentions des acteurs politiques demandant de légiférer sur l’euthanasie. Courage politique ou au contraire abandon de responsabilités et d’investissement dans la réponse alternative que constituent les soins palliatifs ?
Un point de sémantique pour terminer : étymologiquement euthanasie signifie « mort normale ». Que signifie normale ? Naturelle, normative, codifiée ?
Avec ce sujet nous sommes bien au cœur de l’éthique et ce n’est que sur ce terrain de l’éthique que peut se fonder notre réflexion et celle du législateur.
Alsete, Infirmier.