Si j’étais dieu...
Si
j’étais Dieu,
Nom
de Moi,
Je
ferais cuire tous ces cagots
Ces
insupportables bigots,
Ces
punaises de sacristie,
Tous
ces culs bénis abrutis,
Ces
flagorneurs et ces badernes,
Ces
lèche culs qui se prosternent,
Genoux
ployés ou culs levés,
Pour
Jésus, Allah ou Yahvé.
Ils
proclament que je suis Tout,
Que
je suis le Grand Manitou
Omniscient,
plein de sagesse,
Généreux
devant leurs faiblesses,
Et
voyez, nom de Moi !,
Comment
agissent-ils avec moi !
Ils
me traitent comme un vieux con,
Ridicule
vieillard abscons,
Fort
avide de privations,
Jouissant
des propitiations,
Des
louanges bêlantes, des sanglants sacrifices,
Capable
d’imposer de m’immoler son fils
A
celui que j’aurais choisi comme prophète,
Et
bavant de plaisir en cette immonde fête.
Si
j’étais ce pervers, ce névrosé sadique,
Ce
parano borné, ce tyran narcissique.
Si
j’étais Allah,
Oh !
La la...
Je
punirais ces assassins
Qui
tuent pour quelques dessins
Qui
massacrent en mon nom
Au
fusil, au couteau, au canon
Qui
prétendent, ces allumés
Venger
Mahomet !
Comme
s’il ne pouvait le faire lui-même.
Ces
sinistres gangsters
Ont
tué les fils de Voltaire.
Et
ces salauds prétendent qu’ils m’aiment ?
Pour
baiser soixante-et-dix vierges ?
Ils
ne sont pas sortis de l’auberge.
En
récompense, ces sinistres rats
Seront
sodomisés par des verrats.
Mon
langage serait-il abscons ?
C’est
dur d’être aimé par des kons...
Si
j’étais Dieu,
Nom
de Moi,
Et
si j’étais salaud tout autant qu’ils le sont,
Pour
les gratifier d’une bonne leçon
Je
leur infligerais cette terrible peine
Qu’ils
ont imaginé, par bêtise et par haine,
Que
j’eus pu concevoir, que je puisse appliquer :
C’est
eux ! ces tristes cons, eux ! que je damnerais !
En
enfer les croyants ! Satan, met du charbon !
Mais
bouche-toi le nez : ils sont nauséabonds.
Leurs
curés, leurs imams, leurs rabbins rabat-joie,
Infligent
à tous de Moi une image d’effroi,
D’une
espèce de flic, d’adjudant implacable,
Les
menacent en mon nom de tourments redoutables.
Ils
prétendent m’aimer avec leurs simagrées,
Leurs
prières débiles, leurs rituels tarés,
Leurs
cérémonials qu’ils veulent grandioses
Mais
qui ne sont que le reflet de leurs névroses.
Comme
si je pouvais — Moi, Dieu, Être parfait,
Suprême
intelligence — être par ça bluffé ! ! !
Si
j’étais Dieu,
Nom
de Moi,
Les
athées, les sans-dieu, les non-croyants,
Ceux-qui-se-posent-des-questions,
les mécréants,
Ceux
qui refusent d’ingurgiter
Les
réponses prêt-à-porter,
Qu’un
soi-disant Elu, prétentieux allumé,
Aurait
reçu de Moi ! Pauvre illuminé,
En
haut d’une montagne, en quelque lieu secret
Et
qu’il aurait transcri dans un livre sacré.
Ceux-là,
tous ceux qui doutent, les hommes de Raison,
Ceux
qui n’acceptent pas, de la foi, le poison,
Et
qui ne vivent pas pour autant en bandits,
Pour
ceux-là j’ouvrirais, tout grand, mon paradis.
Si
je suis Dieu,
Nom
de Moi,
Si
je suis cet être infiniment bon,
Comment
peut-on penser que je suis assez con
Pour
vouloir tourmenter
Toute
une éternité
Ce
pauvre humain mortel qui dans son désarroi
Ne
croit pas en moi !
Si
je suis cette suprême intelligence
Comment
peut-on penser, et par quelle aberrance,
Que
j’ai créé les Hommes pour en être adoré,
Et
que je prends en compte toutes leurs logorrhées !
Si
je suis Dieu,
Nom
de Moi,
Si
j’ai donné à l’Homme la Raison,
Cet
outil merveilleux pour poser des questions,
La
faculté de pouvoir discerner
Si
un événement est vrai,
Possible
ou invraisemblable,
Il
faut vraiment être minable
Pour
penser que je vais punir
Tous
ceux qui osent s’en servir !
Par
chance, je ne suis pas Dieu,
Nom
de Dieu…
A
la santé de ceux qui refusent de croire,
Satan,
verse-moi à boire !
Victor