@Agerate
J’ai certainement de grosses lacunes, et je tente d’y remédier. Les connaissant, je collabore largement avec de bons spécialistes, et ne m’obstine jamais dans mes insuccès (j’en ai !) : la modestie, en tous cas en ce domaine, est ma règle.
Mais il est des domaines où aucun jeune (ou vieux) médecin ne me sera supérieur, parce que je les ai énormément étudiés, sans doute plus que tout autre : les vaccins en font partie, et pendant un long moment en tous cas, je ne serai pas d’accord avec vous ; mais vous y viendrez tôt ou tard, avant ou après le consensus.
Quant au Sida, je suis né avec, si on peut dire.
J’en ai vu tous les balbutiements, et je les vois encore. Je le connais bien. Mais je ne le soigne pas, c’est un domaine réservé...Quant un jeune a le malheur de me présenter un test positif, il m’échappe. Je lui dirais bien d’aller se faire négativer en Australie, mais c’est trop cher...
Maintenant, si j’avais à le soigner, je serais bien embêté (heureusement, dans nos campagnes, c’est assez rare).
Je serais aussi embêté que ces dissidents repentis qui ont cédé au « A cause de vous, des centaines de milliers de gens vont mourir », rien de tel pour vous glacer le dos, même si intérieurement je me dirais « Et pourtant elle tourne ». Cet argument massue est un vrai handicap pour toute réflexion saine et impartiale.
Pour les vaccins, c’est autre chose. En dehors des vaccins obligatoires (précaution oratoire), c’est non, et j’explique, longuement, je donne à lire. Ou bien on me suit, ou bien on va voir ailleurs. Parfois on vient me voir de loin parce que c’est non, mais c’est loin d’entraîner ma richesse...
Je fais ce qui est prescrit par la loi, et jamais appliqué, j’explique les avantages et les inconvénients de la vaccination : il y faut des heures ! Et quand on a tout bien expliqué, la réponse ne peut être que « Non ». Ou alors vous avez mal expliqué, avec a-priori et partialité. Certains salopards de pédiatres n’hésitent pas à proférer : « Mais vous voulez tuer votre enfant ? », alors qu’en cédant, leur enfant sera cinq fois plus souvent malade et pourra parfois mourir, ou subir un trouble neurologique irréversible.
Mais trois sont encore obligatoires, alors à quoi ça sert d’expliquer ? Il ne faut expliquer que pour obtenir une réponse positive ? et dans la négative piquer quand même pour que l’enfant entre à la crèche ? Dictature de la pensée...Hypocrisie monstrueuse.
Vous avez peur de moi ? Vous avez tort. Il n’y a pas plus prudent que moi. Ainsi, je ne prescris jamais un nouveau médicament avant dix ans, sauf exception extrêmement rare. J’en ai trop vu arriver avec tambours et trompettes et repartir en catimini, la queue entre les jambes : une bonne partie de ceux dont vos cours de pharmacologie et de thérapeutique (extrêmement réduits, je le sais) vous vantent aujourd’hui les mérites.
Cette médecine toute chimique, qui vous paraît aujourd’hui la seule valable et possible (et elle l’est parfois), vous en reviendrez : l’expérience, c’est ça.
La chimie médicamenteuse tue officiellement 13 à 14.000 personnes par an, et un médecin tue donc un patient tous les huit ans. Officiellement. A mon avis trois plus souvent. Et certains bien plus que d’autres.
Mais chut !!! Il ne faudrait pas que les médicaments tuent plus que le cancer...