BRAVO !
« On verra bien dans 2 ou 3 ans ce qu’il en sera vraiment » ???
Pas question d’attendre et de voir : il est évident que ce contrat a été fait à la va-vite, dans un contexte médiatico-politique de « bataille pour l’emploi » qui ne prétend pas lutter contre le chômage, mais contre ses victimes !
S’il s’agit d’allonger la période d’essai - estimée trop courte, insuffisante pour évaluer un candidat -, alors pourquoi ne pas avoir modifié cela dans les contrats déjà existants ???
Je rappelle que la période d’essai permet à l’employeur comme au salarié d’évaluer sans risque l’adéquation au poste : le salarié peut la rompre sans perdre ses droits, et l’employeur n’a rien à justifier non plus. Alors que la « période de consolidation » prévue par le CNE/CPE laisse le choix au seul employeur (le salarié doit démissionner et perdre ses droits au chômage), ce qui est déséquilibré et inique.
De plus, comme il l’est évoqué dans l’article, il existe des tas d’autres moyens d’évaluer un salarié avant de l’embaucher définitivement (intérim, CDD, période d’essai de 1 à 6 mois selon le statut).
Comme l’a encore très justement démontré cet article, permettre à un employeur de recruter sans justifier officiellement le licenciement est la porte ouverte à tous les abus. La relation salarié/employeur doit se faire dans la confiance : c’est un partenariat, non une « conception jetable » de la productivité. L’institution de la précarité est à moyen terme économiquement dangereuse pour les entreprises, et pour notre société entière.
Personne ne parle non plus des exonérations de charges patronales liées au CNE : 3 ans !!! Ce n’est ni bon pour notre système de protection sociale, ni logique (on ne fait pas de cadeau anticipé à une entreprise qui ne compte pas pérenniser ses emplois) : inciter ainsi à « bouffer des primes » provoque une concurrence déloyale et n’assure aucunement la compétitivité de l’entreprise.
Le CNE est une grave erreur : il faut l’abroger.