"et oui, les classes de CP et CE1 seront bien dédoublées dans les zones
d’éducation prioritaire dès la rentrée, conformément à la promesse du
candidat Macron.«
Permettez moi de mentionner des souvenirs d’un ex instituteur de banlieue ....
Comme vous le savez , la pédagogie différentiée , prônée par Meirieu a profondément marqué les dernières écoles normales , puis les IUFM fin des années 80 .
Et surtout les équipes pédagogiques chargées de la mettre en oeuvre : IEN , conseillers pédagogiques , et certains directeurs souvent totalement dégagés d’enseignement , pour nombre de classes ...
Donc pédagogie différenciée : l’élève au centre du système , qui construit ses savoirs , lesquels ne seront plus »frontaux« .
Il s’agissait de s’adapter au niveau de chaque élève, de construire son enseignement à son niveau, ce que j’appelais »la pédagogie des petits plats« , surtout ne pas être »trop autoritaire« , ne rien lui imposer , ne pas le mettre en difficulté .
Créer des situations d’apprentissage en petits groupes dits de recherche , reléguer la discipline (-plus de punitions- la Pédag. Diff- allant faire chuter »l’échec scolaire« , ils en résulterait un apaisement dans les écoles ...)
Plus de devoirs à domicile , non plus : trop discriminatoire : enfin ça c’était variable : dans certaines »bonnes écoles« ,avec certains maîtres , on continuait à en donner : d’abord des parents le demandaient, dans le privé on leur en donnait , et puis un tiers des élèves allaient à l’étude : fallait bien qu’ils aient quelque chose à faire ...
Mais théoriquement c’était interdit et des IEN sanctionnaient , s’ils en avaient envie , ceux qui donnaient des petits exercices ( ah là aussi les exercices d’application étaient mal vus , comme l’apprentissage de règles basiques : grammaire , conjugaison , tables de multiplication, etc, etc )
D’ailleurs les manuels étaient proscrits : fallait tout écrire au tableau , les élèves devaient recopier, et aussi »produire du texte« (le must).
La duplication à la machine à alcool était admise , mais la photocopieuse était mal vue (mais comment vraiment faire si vous ne disposez pas avec vos élèves des manuels de base ?)
Bref tout devait se jouer en classe .
Le tout dans le système de pédagogie de cycles (GS CP CE1- CE2 CE1 CE2 ) où les élèves devaient faire leurs apprentissages , sans les stresser , sur 3 ans .
En fin de cycle un redoublement, si l’élève présentait de graves lacunes , était envisageable mais très combattu : fallait remplir des dossiers , défendre le bien fondé patati et patala .
J’en reviens au problème du CP et CE1 .
Comme la façon officielle d’enseigner était l’adaptation , la pédagogie de cycle, le multi niveaux les autorités scolaires ont cru bon de favoriser systématiquement le double niveau : vous n’héritiez plus d’un CP ou d’un CE1, mais quasi systématiquement d’un CP/CE1 , par choix idéolo pédagogique .(il pouvait y avoir plusieurs classes CP/CE1 dans la même (grande) école .)
IL arrivait en outre que ces classes soient confiés à »deux temps partiels« .
Plus ou moins coordonnés . !!!
Remarque : un enseignant savait au delà de toute théorie que dans une classe simple niveau il y avait un lot qui avançait »normalement« et au moins un autre niveau qui avait »du mal à suivre".
Et bien évidemment il en tenait compte : dédoublement en deux ou trois sous groupes en CP ou ne CE1...(les rapides , les lents , ( les largués , les agités, je plaisante à peine ).
Bref pour en revenir à mon propos : que le CP soit privilégié , étant la base de l’apprentissage, avec des effectifs jouables et un seul bon prof , ça m’apparaît plus qu’ évident .
Mais qu’au moins qu’on arrête cette hérésie de doubles niveaux systématiques. .