@samy Levrai
S’agissant
de la candidature Zemmour, je note simplement que pour la première fois depuis
longtemps, des aspirations ( latentes jusque là) des citoyens se cristallisent
sur un personnage qui ne fait pas partie du monde politique, qui n’en émane pas,
qui ne tire pas ses revenus de postes dans la politique. Ce qui fait
penser (sous un certain rapport) à 1958.
Le
jugement sur le fond de ce qu’il a dit ou ne dit pas est une question d’un
autre ordre. Qui n’est pas abordée.
On
peut cependant, en demeurant observateur, suivre avec attention la position
dudit candidat sur les rapports de la France avec le système organisé par les
traités européens et divers traités de libre échange. Parce que ces traités ( lire les textes et
constater la mise en œuvre) privent mécaniquement le peuple français de décider
chez lui (directement ou par ses représentants) de son propre avenir.
Du
point de vue « stratégique », plaider le « Frexit » peut
être électoralement « suicidaire ».
Nul
doute que ceux qui profitent du système européen ( … en marche vers le
gouvernement mondial) mettraient leurs moyens au service de l’anéantissement de
la candidature Zemmour.
En
outre ( et surtout) les citoyens n’ont pas le même « ressenti » - pour
les questions posées par l’importation de religions ou de cultures étrangères, ou
de certaines activités censément pratiquées par certains adeptes de ces
dernières, et - pour celles découlant de la mise en œuvre des traités en
question.
Des
citoyens ont peur des importations étrangères en question. C’est probablement
cette peur qui explique (*) que beaucoup de citoyens mettent leurs espoirs dans
la candidature Zemmour.
Mais,
beaucoup de citoyens ( les autres et/ou parmi les mêmes) ont peur de l’inconnu
qui résulterait du « Frexit ».
(Malgré leur vote du printemps de 2005 et alors qu’ils se sont sentis
impuissants et résignés lorsque N. Sarkozy et une bonne partie de la classe
politique leur ont fait le coup du traité de Lisbonne ) .
Cette
peur ( rationnelle ou non, fabriquée ou spontanée) explique probablement qu’ils
se détournent des candidats, qui comme F. Asselineau, leur ont proposé (avec
des analyses et argumentaires en
conséquence inopérants) cette perspective. Et explique probablement aussi que
d’autres personnalités politiques ont retiré la question de leurs discours et
propositions.
Durant
la campagne électorale qui a de fait commencé, il sera intéressant d’observer
si le candidat Zemmour propose, comme il a un peu commencé à le faire, des
mesures qui, en réalité, entrent en conflit avec des normes
« européennes ».
Annoncer
que telle norme française l’emportera sur la norme « européenne », ou
annoncer qu’il sera proposé une négociation aux « partenaires »
« européens » sur tel nouveau texte, c’est, compte tenu de l’économie
générale des traités, dont chaque disposition est liée à une autre, mettre en place un système d’abrogation des
normes existantes.
On
verra à cet égard si les tenants de l’idéologie sous jacente aux traités ( les « macroniens »
en tête) attaquent E. Zemmour avec l’argument que ce dernier s’en prendrait en réalité à
« l’Europe ».
MMM
(*)
En 1968, les doyens de certaines facultés ( Nanterre lettres, Paris sciences,
et une en province) ont annoncé qu’ils n’inscriraient pas tous les reçus au baccalauréat de 1967.
Les nouveaux
bacheliers ont eu peur de ne pas être inscrits en faculté (à un moment où ils
en avaient cependant juridiquement le droit). Il est probable ou possible que le
déclenchement du « mouvement de 1968 » s’explique par ce fait ( sur
le détail des faits et leur chronologie, v. notre thèse « La loi de 1968
et l’université française »)
NB. Sur
l’une de ces questions, v. https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-article-123-de-christine-lagarde-230823