Votre analyse de NS est reamrquable elle correspond tout à fait à celle du docteur Mabuse
Le personnage joue d’abord sur sa capacité à changer d’apparences et sa maîtrise de l’hypnose télépathique lui permettant d’exercer un total pouvoir sur ses victimes (comme le docteur Caligari). Tel Fu Manchu, Mabuse ne commet que très peu de crimes de sa propre main, s’appuyant sur un réseau d’agents à sa solde, mais élaborant lui-même les plans machiavéliques qu’il leur fait exécuter. Ces agents vont de criminels mercenaires jusqu’à des personnes objet de chantage, ou contraintes par l’hypnose.
Mais le personnage de Mabuse dépasse le cliché du méchant aux multiples visages : que le « docteur Mabuse » se retrouve physiquement en prison, dans un asile ou même enterré, il se trouve toujours quelqu’un pour ré-endosser son rôle social, son nom mais également ses pouvoirs et son génie du mal. On peut même finalement en déduire que Mabuse ne serait que l’expression d’un esprit du mal nécessaire à la société.
Une autre spécificité de Mabuse dans la galerie des méchants est sa tendance à une certaine auto-destruction. Certains analystes suggèrent du reste que, bien que N. Jacques ait invoqué le pseudonyme d’un peintre comme nom choisi pour son héros, il faut y voir une allusion au français : (je) m’abuse (moi-même). Plusieurs des complots de Mabuse échouent du fait de son propre parasitage. De plus, contrairement à Fu Man Chu, son but n’est pas de conquérir le monde et de le soumettre, mais bien de le détruire, et ne régner que sur ses ruines. Il est de ce fait plus perçu en Allemagne comme un archétype du domaine de l’horreur (à rapprocher de Dracula ou Frankenstein) que comme celui du héros criminel.