Les armées, jusqu’à une époque relativement récente - avant 1945 - s’annonçaient toujours en fanfare, ce qui laissait le temps aux adversaires, militaires et civils, de se préparer, les uns à riposter, les autres à fuir. Les « bruits de bottes » que stigmatise avec la sensiblerie consommée qu’on lui connaît le communiste Jean Tenenbaum, dit Ferrat, - ces « bruits de bottes » qui font frémir les romantiques de tout poil - sont, du point de vue de la civilisation, un plus et non un moins.
Aujourd’hui, dans la guerre, plus de bruit, même pas de bottes, juste un Yankee, un plouc, qui, de son avion aussi furtif que possible croisant à 8000 mètres d’altitude, tue, mécaniquement, en faisant aussi peu de bruit que possible.
On n’arrête décidément pas le progrès - ni l’angélisme.