Quelle belle vision du monde entre ces deux articles, celui-ci et celui sur l’après Taubira.
Dans ce dernier, vision futuriste si l’on veut, nous n’en sommes pas loin, le joint est carrément
recommandé pour ses bienfaits thérapeutiques…
L’autre conseille essentiellement le dialogue, l’échange, peut-être même fumer un joint avec son gamin pour banaliser et surtout ne pas le traumatiser !
Nathalie et moi avons suivi cette voie, on pensait alors encore que nos dirigeants savaient certainement ce qu’ils disaient. Non pas fumer un joint en famille, mais nous avons essayé de ne pas matraquer, de ne pas nous montrer rigides, et durant les échanges, et par nos comportements dans la vie du quotidien, nous tentions de transmettre les valeurs de compassion, partage, effort, travail. Toutes ces valeurs qui permettent à une société de
vivre debout. On était encore bien loin de s’imaginer la suite de nos discours. Bien loin de
s’imaginer que nos gamins en viendraient à nous détester, pire à être totalement indifférents.
Sans sentiments humains. Vidés de tout espoir, de toute ambition, si ce n’est celle de « dealer
un max pour se faire du blé ». Et bien loin d’imaginer aussi que nous deviendrions les victimes de nos enfants, jusqu’au point d’en venir à nous séparer, jusqu’au point de se demander si ces enfants là étaient bien les nôtres. Loin aussi d’envisager que leur chambre deviendrait un bunker interdit et privatisé. La société se moque complètement du devenir de ses jeunes, elle les pousse par son inexistence et son abandon, à se transformer en gangsters, en trafiquants de toutes sortes. Et si nous n’avons pas été capables, même avec de l’amour, du moins jusqu’au moment où ils pouvaient encore nous entendre un peu, d’amener nos enfants sur le chemin de la vie, de la vraie vie, c’est bien parce que dans notre dos, la société sapait régulièrement tous nos efforts.