Je crois qu’il faut être au Modem pour apprécier à sa juste valeur le sectarisme dont on souffre de la part de la gauche. Les analyses sans fin que vous méprisez avaient notamment abouti à la proposition de référendum de moralisation de la vie publique, qui me semble-t-il avait retenu votre intérêt (teinté de regret que ce ne soit pas une proposition de gauche).
Bayrou a identifié plusieurs crises : une crise du déficit public, une crise du déficit commercial, une crise morale, une crise du moral, une crise de l’éducation, et j’en passe... Son programme traitait de chacune d’entre elles, au travers de solutions dont l’impact était largement transversal (produire en France — commissariat aux stratégies et labellisation —, remise sur pieds de l’éducation par la source, moralisation de la vie publique, politique fiscale, etc).
L’importance relative que vous accordez à ces crises parallèles peut vous conduire à rejeter soit Sarkozy soit Hollande. Je ne crois pas que l’un ou l’autre puisse réellement bénéficier d’un vote d’adhésion. Leurs réponses à Bayrou sont bien loin du compte.
Si l’un ou l’autre des finalistes avait repris à son compte le forum de moralisation de la vie publique dans les conditions proposés par Bayrou (à savoir, les mêmes articles ou à peu près, et organisation en parallèle du premier tour des législatives) j’aurais voté pour lui les yeux fermés, malgré mes réserves sur le reste.
En l’état je ne crois ni aux bonnes intentions ni aux promesses de l’un ou de l’autre, et malgré ma détestation personnelle profonde de Sarkozy il est probable que je m’abstiendrai (plutôt que voter blanc) au second tour (pas pour aller à la pêche : il se trouve que je préside mon bureau de vote, ma journée sera intégralement bouffée de 7h à 23h et je pourrais voter en moins de 2 minutes, donc inutile de me faire une leçon de civisme).