Bonjour,
et merci pour cet article.
Médecin retraité, j’avoue n’avoir jamais bien accepté (l’âge, sans doute) cette politique de génériques.
Au départ, il ne s’agissait « que » de faire économiser des sous à l’Assurance Maladie, tout en punissant de méchants laboratoires jamais rassasiés.
Les tarifs de ces derniers étant fixés officiellement, pourquoi ne pas avoir pris des mesures législatives afin de simplement re-discuter régulièrement tarifs et AMM, disons tous les 5 ou 10 ans ?
Connaissant les quantités vendues, les bénéfices faits, l’intérêt majeur ou non des produits, il n’aurait pas été trop compliqué d’ajuster équitablement et régulièrement la grille des prix. Pas besoin de ce foutoir de génériques (avec ses propres dérives), puisque le laboratoire d’origine aurait été à la fois sous contrôle, mais aussi protégé contre une mauvaise concurrence.
Cela aurait accessoirement permis la survie d’anciens médicaments très valables, mais morts de leur belle mort parce que vendus trop peu cher (avec parfois disparition d’anciens « petits » labos réputés, qui au mieux se sont fait absorber par des ogres), ou plutôt abandonnés au profit de nouvelles formes beaucoup plus juteuses. Il suffit de comparer combien coûtaient les défunts comprimés de Natirose, abandonnés au profit des sprays qui ont le monopole aujourd’hui ; ou bien de réfléchir à la disparition de la Digitaline [euh... je ne suis pas un héritier Nativelle ]. Tous les médecins d’un certain âge ont vécu des exemples de ce genre.
Quant à la querelle de fond génériques vs originaux, je suis enclin à penser qu’ils ne sont vraiment équivalents que lorsqu’ils sortent de la même usine de production (le fabriquant ne va pas s’enquiquiner ; il changera juste l’emballage, comme pour les paquets de beurre de plusieurs marques qui sortent à la file d’une même laiterie industrielle). Sinon, que ce soit par l’excipient (sûr), ou par la concentration réelle efficace (discuté, mais probable au moins pour certains), les génériques ont des risques de ne pas produire exactement le même effet que les originaux.
Et quand le système amène des groupes pharmaceutiques à investir parallèlement dans leurs usines « nobles » et dans des filières de génériques, c’est qu’on marche sur la tête.