Si le numérique a causé des ravages dans l’industrie du disque c’est d’abord parce que les industriels se sont gavés pendant trop longtemps avec les profits pharamineux qu’ils ont réalisé sur les CD, et ensuite parce qu’ils ont été assez stupides pour croire que ça pourrait durer éternellement, et qu’ils n’ont jamais investi dans la suite.
Pour l’union des industriels et des éditeurs français dans un format franco-français c’est déjà un échec programmé, car ce sont les Américains qui commercialisent les liseuses les plus vendues que sont l’ipad apple et le kindle d’amazon, qui ont chacune leur propre standard, et personne ne va les détrôner maintenant.
Vouloir créer un format « interopérable » sur toutes les plateformes quand on ne maîtrise pas les plateformes c’est évidemment une absurdité, puisque personne ne peur imposer quoi que ce soit aux fabricants de plateformes.
Ce format français empêchera simplement les gens qui ne vivent pas en France de lire ces livres, et empêchera sans doute également d’accéder à ces contenus avec les principales liseuses existantes sur le marché ! Une belle performance.
Je sais de quoi je parle car je viens de faire publier mon dernier livre en numérique et la diffusion est déjà morcelée sur de nombreuses plateformes, avec différents formats.
A terme les liseuses américaines seront probablement très peu chères, car les investissements auront été rentabilisés et les principales rentrées d’argent se feront grâce à l’achat des livres. Ce qui coulera la concurrence encore plus vite (au cas ou la France voudrait aussi créer des liseuses)
On fait semblant de vouloir tout réinventer en France, alors que nous ne sommes plus qu’un dominion de l’empire américain qui nous vend tous ses produits, au moins dans le domaine high tech, et nous n’avons absolument pas les billes nécessaires pour nous y opposer.
C’est encore le contribuable qui va payer la facture de cette entreprise vouée par avance à l’échec !
Mais investir de l’argent public dans le livre numérique c’est également jouer les uns contre les autres, c’est à dire accélérer la disparition des petits libraires et des petits éditeurs au profit des gros éditeurs et de quelques grosses enseignes comme la FNAC.
Encore de l’argent public bien mal investi.