Le problème du support de lecture est un faux problème, le vrai problème est celui de l’offre. En effet, les librairies en ligne finiront par faire disparaître les dernières librairies physiques digne de ce nom, cela a commencé en France après s’être déjà bien engagé dans les pays anglophones. Il est alors facile de comprendre ce qui va se passer car si on peut flâner dans une librairie, cela s’avère impossible dans une librairie en ligne. Quant aux conseils des bons libraires, quasiment disparus car déjà remplacés par de simples vendeurs payés au smic, qui permettaient de faire découvrir des titres pour lesquels l’éditeur n’avait pas mis (ou n’avait pas les moyens de mettre) en place le matraquage publicitaire... Les libraires, les petits et moyen éditeurs vont donc disparaître. Seules quelques grosses librairies en ligne devenues éditeurs (comme Amazon) ou inversement , produiront (à quelques exceptions près qui entretiendront une illusion d’offre) des livres qui se lisent comme on boit un soda ou s’admirent comme une étagère Ikea. Formatage et uniformisation voilà la promesse de notre merveilleux avenir. Moutons de Panurge que nous sommes, nous suivons désormais à marche consentie la loi des 0 et des 1, qui avec les formidables gains de productivité qu’ils permettent, mènent le capital à son âge d’or... qui n’est rien d’autre qu’un fascisme. Ce que le communisme n’est pas parvenu à faire avec la planification, le capitalisme y parviendra avec le capital. Car quelle différence y a-t-il, au fond, entre une société communiste et son Politburo et une méganationale ?