Puisque personne n’a cru devoir répondre à la question : quelle est la revendication réelle ?
je suis allé chercher la réponse
là.
Vous y lirez que les revendications sont, comme je le dis depuis toujours, de deux ordres :
- une revendication tout à fait légitime concernant les droits découlant d’une union homo, à calquer sur ceux découlant d’une union classique (le mariage).
Là-dessus, je n’ai rien à rajouter, il me semble effectivement dans l’ordre des choses de permettre, au nom de l’égalité et de la non-discrimination, que tout type d’union puisse mener à la protection du conjoint, pension de réversion, droits de succession...
- une revendication concernant le mariage proprement dit, dont les tenants du oui voudraient qu’il puisse être ouvert à tout type d’union.
C’est cette revendication que je rejette en ce qu’elle touche à une institution (et non à un seul contrat civil) dont l’objet est bien plus que la consécration sociale d’une union.
Sur fond d’égalité, il est précisé que le mariage doit être autorisé pour tous et que ce serait une honteuse discrimination que de ne pas le permettre.
Combien sommes nous à subir des différences de traitement dans nos vies quotidiennes ?
A chaque pas que nous faisons dans la vie, nous sont rappelées des différences que la loi essaye tant bien que mal de lisser, au nom des principes de notre démocratie.
Mais ces principes ne veulent pas dire que le jeune doit être considéré comme ETANT un vieux, que le black doit être considéré comme ETANT un blanc ou que la femme doit être considérée comme ETANT un homme.
Ces principes veulent dire que, que vous soyez un jeune, un vieux, un black, un blanc, une femme ou un homme, vous disposez de droits identiques.
Il est souvent brandi comme un étendard de la cause du mariage pour tous le droit de vote accordé aux femmes.
Qu’en est-il ?
Les femmes ont revendiqué de tout temps des droits équivalents à ceux accordés aux hommes. Ce n’était que justice.
Mais elles n’ont pas revendiqué d’être considérées comme étant des hommes, non !
Elles ont entendu que soit respectée leur différence mais que soient respectée surtout leur égalité de traitement.
Pourtant, chaque jour, les différences entre hommes et femmes continuent d’exister, non pas parce que hommes et femmes sont identiques mais précisément parce qu’ils sont différents.
Ce n’est pas pratiquer la discrimination que de conférer aux femmes des droits accrus en droit du travail quand ceux-ci sont relatifs à une maternité naturelle.
Ce n’est pas plus une discrimination que de légiférer sur la pénibilité du travail entre hommes et femmes. C’est considérer une différence naturelle.
Dans un autre registre (et je laisserai à tous ceux qui le voudront la possibilité de me vouer aux gémonies, prétendant que je fais des amalgames douteux pour éviter d’avoir à discuter), les handicapés doivent disposer des mêmes droits que les valides, et notamment droit au logement, au travail.
Cette égalité est légitime mais elle ne signifie pas qu’il faille gommer toute référence au handicap : il ne s’agit pas de dire que le handicapé est valide mais de considérer que malgré son handicap, il doit disposer des mêmes droits et de la même protection qu’un valide.
Alors oui, chaque type d’union doit être possible.
Mais il n’y a rien de discriminant à considérer que le mariage concerne les unions hommes-femmes TANT QUE NE SONT PAS INTERDITES DES UNIONS DIFFÉRENTES, DONNANT AUX PARTENAIRES DES DROITS CALQUES SUR CEUX DES MARIES.
Cette possibilité donnée, que reste-t-il des revendications ?
Rien d’autre que « moi, je veux aussi le mariage », revendication qui ne peut se parer des vertus des principes républicains.