Bonjour Monolecte,
C’est donc pour cela que tu te fais rare ?
« Cela me raconte comment j’ai cessé d’argumenter. Comment j’ai cessé de discuter. Comment j’ai cessé de vouloir échanger. Comment j’ai cessé d’écrire. Comment les débats sont morts, noyés sous l’invective et l’anathème. Celui qui n’est pas d’accord avec nous, celui qui n’est pas comme nous, celui qui ne pense pas exactement comme nous, celui qui ne vit pas comme comme nous, celui qui n’aime pas les mêmes choses que nous, celui-là est contre nous. La dialectique du western du fond de la cour de récré. La récession de la pensée, la déflation des idées, la médiocrité des temps incertains. »
Totale concordance, merci de le dire si bien. C’est si terriblement dit, si éclairant de cette ambiance sinistre, nouvelle, que j’ai vue monter depuis 5 ans mais à laquelle je ne croyais pas vraiment, je ne voulais pas y croire… Une vraie « médiocrité », comme tu dis, cette régression, ces attaques perpétuelles à la personne, ce refus de la discussion d’idées, cette polarité des contres, qui sont contre les pour… cette libération de la parole pour blesser, humilier, brutaliser… Un seul objectif : avoir raison et « tuer » l’autre, des affrontements « à mort ».
Terrible, non ?
Comme toujours, avec tes textes riches de sens, les réactions sont diverses : qui sur le tri sélectif, qui sur E. Chouard, qui sur la « pauvre mamie », qui sur la bienpensance « bobo »…
Quant à moi, je réagis au malaise pesant, où les invectives tiennent lieu de pensée et que tu exprime si bien : « Quelque chose de sombre et de rampant sous la surface des jours. Comme une béance qui nous tire vers le bas et englue nos pensées. Quelque chose qui n’a pas de nom, pas de visage, pas d’époque et qui est toujours là, attendant son heure. »
C’est exactement cela.