Joffrin, c’est le Garçon Boucher de la presse ! Trêve
de plaisanteries, il a fait son temps, et le Nouvel Observateur aussi, maintenant
qu’il est reconverti en gazette des bobos parisiens légèrement décadents qui
s’extasient sur Angot, Millet, et 50 nuances de groin. La presse française est
mal partie et ne vit plus que sous perfusion de l’argent public, mais je suis
d’accord, ce n’est pas que l’effet de la crise, de la chute des revenus
publicitaires ou la raréfaction du lectorat qui est en cause, c’est aussi des
années de compromission avec les pouvoirs politiques et économiques, bien
qu’elle s’en défende avec véhémence, et aussi et surtout le sentiment souvent
avéré, qu’elle sort de son rôle d’information, en travestissant ou simplifiant
la vérité au profit d’intérêts nébuleux ; elle est bien souvent de
parti-pris et partie prenante dans les affaires : le scoop et le scandale
prime sur la recherche de la vérité, sous prétexte que ça augmente les
tirages : ça eut payé, mais ça ne paye plus et pour longtemps, s’il n’y a
pas un sursaut chez les journalistes, comme ceux qui signent le Manifeste XXI. Reste plus qu’à virer Joffrin du Nouvel Obs et à le renvoyer à Libé.